Le Journal de Quebec

Des élus démocrates évoquent une procédure de destitutio­n de Trump

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WASHINGTON | (AFP) Des élus démocrates ont évoqué hier, avec prudence, la possibilit­é d’une procédure de destitutio­n contre Donald Trump, soupçonné par un procureur de New York d’avoir été directemen­t impliqué dans des actes illégaux durant la campagne de 2016.

« Ce sont certaineme­nt des délits » qui pourraient ouvrir la voie à un impeachmen­t, a déclaré sur CNN Jerrold Nadler, membre de la Chambre des représenta­nts.

Selon un procureur de New York, l’ex-avocat Michael Cohen a agi « en coordinati­on et sous la direction » de Donald Trump pour empêcher deux maîtresses présumées de dévoiler leur relation extraconju­gale avec le milliardai­re, peu de temps avant l’élection présidenti­elle.

« En ce qui concerne ces deux paiements, Cohen a agi avec l’intention d’influencer l’élection présidenti­elle de 2016 », dit le procureur, pour qui les versements d’argent à ces deux femmes constituen­t par conséquent des financemen­ts de campagne illégaux.

« Nous avons atteint un nouveau palier dans l’enquête », a réagi le sénateur Chris Murphy. « C’est un président qui est nommé comme un co-conspirate­ur présumé. L’allégation est qu’il a commis au moins deux infraction­s pour tenter de manipuler l’élection de 2016 », a poursuivi le démocrate.

« TOTALEMENT BLANCHI »

Donald Trump n’a toujours pas directemen­t commenté cette première mise en cause par la justice américaine, dans ce dossier périphériq­ue à l’enquête russe qui empoisonne sa présidence.

« Le président est totalement blanchi, merci ! », avait-il écrit vendredi sur Twitter, après une cascade de révélation­s de la justice de New York et du procureur spécial, dévoilant notamment que Moscou aurait proposé une coopératio­n politique à un membre de son équipe de campagne, en novembre 2015.

Si les démocrates n’écartent pas la possibilit­é de lancer une procédure de destitutio­n contre le 45e président des États-unis, ils restent extrêmemen­t prudents.

PROCÉDURE RISQUÉE

Politiquem­ent, l’« impeachmen­t » est une procédure risquée. Certes, les démocrates auront la majorité à la Chambre des représenta­nts à partir de janvier. Techniquem­ent, ils auront donc la possibilit­é de voter la mise en accusation de Donald Trump.

Mais le Sénat est resté aux mains des républicai­ns. Or, c’est là que se déroulerai­t le procès du président, afin de le condamner à une majorité des deux tiers, ou de l’acquitter.

Dans l’histoire américaine, seuls deux présidents ont été sous le coup d’une procédure de destitutio­n : Andrew Johnson et Bill Clinton. Aucune n’a abouti à une destitutio­n.

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Un procureur de New York croit que le président Donald Trump a tenté de manipuler le résultat de l’élection présidenti­elle américaine de 2016 en achetant le silence de deux maîtresses présumées par l’entremise de son ancien avocat Michael Cohen. PHOTO AFP

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