LOUISE DESCHÂTELETS
Une porcelaine brisée et l’art du kintsugi
Pour la deuxième fois, je viens de terminer ma relation avec un homme qui, je le croyais, avait enfin compris que notre vie à deux était la plus belle des choses. La prise de conscience qu’il semblait avoir faite et sa parole sincère qu’il m’avait donnée de travailler à changer ses comportements invivables pour faire place au simple bonheur d’être ensemble sont très vite disparues.
J’ai malgré tout persisté pendant des mois en me disant que je devais lui laisser du temps pour développer de nouvelles habitudes. Mais le temps m’a permis encore une fois de réaliser que ma façon simple d’être heureuse, d’aimer la vie, mes enfants et mes proches, à ses yeux, ça nuisait à notre intimité. Mon comportement, qu’il trouvait admirable au départ, devenait inacceptable et insupportable à la longue. Ma volonté de voir le bon côté des choses et d’en rendre grâce à la vie devenait pour lui une provocation et dénotait mon incapacité à regarder en face le vrai visage de l’existence sur Terre.
Confrontée à des émotions contradictoires pendant plusieurs mois, je vivais au gré de son caractère ombrageux, jusqu’à ce que la flamme de l’espoir s’éteigne complètement devant le fait qu’il ne voulait pas changer. Pour lui, tout est la faute des autres, des circonstances et de son passé. Il ne porte aucune responsabilité dans ce qui lui arrive.
Épuisée et démolie psychologiquement, il a fallu que je renonce à mon rêve de vie à deux avec lui devant les trop rares moments de bonheur qui s’offraient à moi. Le matin où il m’a dit « Dans la vie, on a toujours le choix! », j’ai décidé de me choisir. Malgré le fait que j’avais pris soin de réparer les cicatrices de mes blessures passées, ma porcelaine volait de nouveau en éclats. Peu à peu, je me pardonne d’avoir eu foi en notre couple. Je réapprends à m’aimer et à aimer la vie. Cette fois-ci, je travaillerai l’art du kintsugi uniquement pour moi, en me rappelant que je suis précieuse et que je me dois de m’aimer et de me protéger à chaque instant de ma vie. Une porcelaine qui reprend de sa valeur Quelle belle image pour illustrer votre propos que l’utilisation de cette méthode japonaise de réparation des porcelaines et des céramiques brisées au moyen d’une laque saupoudrée de poudre d’or, qu’on appelle le kintsugi ! Souvenez-vous qu’on ne peut jamais changer l’autre, mais qu’on peut se changer soi-même à partir du moment où l’on prend conscience qu’en abordant la vie différemment, on se donne le maximum de chances de ne pas répéter les mêmes erreurs. Et cela se fait au-delà de la réparation de la porcelaine du coeur.
Lueur d’espoir pour parents en désarroi
Pour rassurer les parents qui s’inquiètent quand ils sont confrontés à un enfant difficile, lisez ceci. Mon fils est handicapé de naissance. Il a suivi un cursus scolaire en montagnes russes et n’a jamais pu travailler. Mon coeur de mère a souffert de le voir se perdre dans de folles aventures. J’en ai fait des cauchemars et versé des larmes tant la peur a jalonné ma vie. Malgré mes appréhensions, les calvaires traversés quand il s’autodétruisait, j’ai toujours gardé contact. Tout en lui remettant entre les mains la responsabilité de sa vie, je lui ai promis de toujours être là pour lui. Et j’ai prié ! Rendu à 25 ans, il en a fini avec ses mauvaises fréquentations et il a repris ses études. Il a eu sa leçon. Il m’appelle quand il lui manque quelque chose, sans abuser. Je l’appelle quand il me manque, et on se voit lors de fêtes familiales. Enfin j’ai retrouvé mon fils. Annette
Bravo pour avoir eu le courage de le laisser aller malgré vos craintes et pour avoir eu la générosité de garder un oeil sur lui afin de ne pas le perdre de vue, en gardant actif le lien qui vous unissait.