Miracle à Miami !
Oubliez Sainte-anne-de-beaupré ! C’est maintenant à Miami qu’il faut aller en pèlerinage pour qu’un miracle se réalise.
Mettons les choses au clair : ce n’était pas un miracle que les Dolphins renversent les Patriots. Ils l’ont fait si souvent à Miami que c’est plutôt devenu la routine.
Le miracle, c’est le dernier jeu du match, un improbable touché de 69 verges sur une série de passes latérales, pour procurer une victoire dramatique de 34-33 alors qu’il ne restait plus de temps au tableau.
Une première passe de Ryan Tannehill à Kenny Stills a permis d’amorcer efficacement le jeu sacré. Stills s’est défait d’un plaqué puis a refilé le ballon à Devante Parker, avant que celui-ci en fasse autant vers Kenyan Drake, qui a fait le reste du travail.
Résultat, les Dolphins montrent maintenant un dossier de 7-6 et demeurent en vie dans la course aux séries. Les Patriots glissent à 9-4 et peuvent pratiquement mettre une croix sur l’avantage du terrain en séries.
Tom Brady, qui avait charcuté la défensive des Dolphins à l’aide de trois passes de touché et 358 verges, n’a tout de même pu exorciser les démons de sa maison des horreurs, sa fiche glissant à 7-10 à Miami. Faut-il rappeler que la fiche du grand quart-arrière ne s’élève qu’à 3-4 en séries lorsqu’il n’est pas dans ses pantoufles au Gillette Stadium ? L’impact de cette défaite pourrait donc produire des réverbérations chez les Patriots en janvier. La division Est ne leur échappera pas, mais ils ont diablement complexifié leur parcours.
DÉCISION DISCUTABLE
Personne ne doit enlever du mérite aux Dolphins, qui ont joué sans peur face au géant devant eux et qui ont limité l’ennemi à seulement six points au quatrième quart, malgré deux incursions des Patriots dans la zone payante. Chapeau à la défensive pour avoir résisté. Sans cette tenue honorable lorsque ça comptait le plus, personne aujourd’hui ne parlerait du miracle.
Mais revenons-en à ce miracle, vu du côté des Patriots. Il est plutôt inconcevable que Rob Gronkowski ait été utilisé à titre de maraudeur sur ce jeu fatidique. Que l’ailier rapproché soit déployé sur l’équipe de « mains », comme on dit en jargon de football, pour contrer une tentative de « Hail Mary », ce serait compréhensible. Mais sur une telle distance, il devenait pratiquement impensable que les Dolphins optent pour cette stratégie.
Gronkowski a perdu pied et a adopté un mauvais angle de poursuite sur Drake. Un joueur plus rapide aurait aussi pu rattraper le porteur qui a filé dans la zone des buts.
Belichick prend rarement des décisions aussi discutables, mais il n’est pas infaillible et, peu importe ce qu’il peut dire (ou ne pas dire dans son cas) pour se justifier, difficile sur ce coup de comprendre son raisonnement.
Bien entendu, une défaite n’est jamais l’histoire d’un seul jeu et les Patriots ont perdu ce duel important à plusieurs autres moments dans la rencontre. Sauf qu’il est de la responsabilité de l’entraîneur-chef d’utiliser le personnel optimal sur un jeu où toute une saison peut basculer. Sur ce point, Belichick a failli à la tâche.
Les Dolphins voient maintenant leurs espoirs de se qualifier pour les séries passer par de difficiles duels au Minnesota et à Buffalo, où ce n’est jamais confortable en décembre, sans parler du match à la maison face aux Jaguars. Il est à nouveau permis de rêver.