La fin des taxes surprises
Depuis son arrivée à la barre de Québec, Régis Labeaume gère la Ville un peu à la façon d’une entreprise, avec un cadre financier qui laisse peu de place à l’imprévisible, sauf pour les taxes. C’était avant 2019.
« On sera d’une justesse extraordinaire », a lancé Régis Labeaume à propos de la nouvelle politique sur le calcul des taxes.
Ce dernier a commencé son exposé sur le budget en soulignant qu’il s’était couché tard la veille. On pouvait voir à ses traits tirés que la défaite dans l’élection partielle avait fait très mal, et pour cause.
Qu’importe, car en matière de contrôle des finances, le maire Labeaume excelle. L’entrepreneur millionnaire devenu politicien a concocté dès le départ un cadre financier qui est depuis suivi à la lettre. Il prévoit tant le remboursement de la dette que la contribution à une réserve de paiement comptant d’immobilisations qui réduit les intérêts à débourser.
Cette réserve équivaut au Fonds des générations du Québec, a précisé Luc Monty, ex-sous-ministre des Finances réputé et recruté cette année à la direction générale. Ce dernier a souligné la stabilité du plan, qualifiant le tout de « responsable ».
M. Monty a mentionné qu’on pouvait voir un service de la dette qui diminue malgré des investissements très importants. L’espace dégagé permet notamment des investissements records en transport en commun, où Québec affiche un retard accablant.
« Le Québec dans son ensemble a une bonne situation financière, mais à Québec, je dirais que c’est encore mieux », a-t-il spécifié.
ENGRANGER DES TAXES
Pendant de nombreuses années, le conseiller Yvon Bussières, doyen du conseil municipal, a reproché à l’administration Labeaume d’engranger en surtaxant, et de renier sa promesse de taxer à l’inflation.
Avec ces sommes trop perçues, le maire a pu consentir un gel de taxes de deux ans au niveau résidentiel.
Afin d’éviter d’instrumentaliser la question des taxes à des fins politiques, l’administration agit de façon responsable en optant pour des calculs basés sur l’inflation réelle, et non plus projetée.
En revanche, il n’y aura plus beaucoup de surprises, mais c’est sans doute ça aussi, une gestion responsable des fonds publics.