Le Journal de Quebec

Peine de 60 jours pour une gardienne d’enfants

Le bébé de 8 mois a eu plusieurs ecchymoses

- SOPHIE CÔTÉ

Une gardienne d’enfants qui a été déclarée coupable de voies de fait ayant causé des lésions sur un poupon de 8 mois purgera une peine de prison de 60 jours.

Les faits qui ont mené Karina Medina Marquez, 36 ans, à faire face à la justice se sont produits le 7 mars 2017 à la garderie Ma petite école aztèque, située dans un édifice à logements du chemin Sainte-foy.

L’intégratio­n de Simon (prénom fictif), qui avait joint la garderie de la femme deux semaines plus tôt, était difficile. Il pleurait beaucoup et Karina Medina Marquez avait d’ailleurs indiqué aux parents qu’elle pensait rompre le contrat.

Cette journée-là, l’accusée avait pris plusieurs heures, contrairem­ent à son habitude, pour donner des nouvelles du bambin à la mère sur Facebook. En fin d’après-midi, cette dernière a reçu un message selon lequel Simon s’était cogné la tête sur la table à langer.

ECCHYMOSES

Le bébé présentait « une grosse ecchymose sur le front » et des marques à la joue et derrière une oreille. À l’hôpital, le médecin a diagnostiq­ué au poupon un traumatism­e crânien non accidentel.

L’accusée a prétendu que Simon s’était cogné sur la table à langer, puis sur un tricycle. Mais selon une pédiatre, le « patron » des marques ne correspond pas, et il est impossible que les blessures aient été causées par une chute ou par un autre enfant. Elles ont été infligées « dans un contexte abusif », a-t-elle conclu. La trentenair­e était la seule personne avec les enfants.

OBJET INDÉTERMIN­É

« Une fouille exhaustive de la garderie n’a pas permis de trouver l’objet utilisé, mais l’apparence et la configurat­ion des marques témoignent de blessures infligées avec un objet », a indiqué le procureur de la Couronne, Me François Godin.

Au terme d’un court procès par admission au cours duquel Karina Medina Marquez n’a pas présenté de défense, elle a été déclarée coupable par le juge.

Le fait que l’enfant ne conserve aucune séquelle, que l’accusée n’a pas d’antécédent­s judiciaire­s et qu’elle ne travaille plus en garderie a été pris en compte pour en venir à une peine de 60 jours de prison à purger de façon discontinu­e, une suggestion commune entérinée par le juge. « Il faut que le message passe qu’on ne peut pas abuser des enfants », a dit Me Godin.

Elle sera soumise à une probation de trois ans. Elle ne pourra occuper un emploi ou un travail bénévole qui la mettrait en position d’autorité avec des enfants de moins de 16 ans.

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