Le Journal de Quebec

Gilets jaunes : négociatio­ns publiques

- MARTINE DESJARDINS Blogueuse au Journal Conférenci­ère, conseillèr­e et blogueuse martine.desjardins@quebecorme­dia.com @m_desjardins

L’art de la négociatio­n en 2018 a bien changé avec la venue des médias sociaux et des chaînes de télévision 24 h. Il devient de plus en plus difficile de ne pas négocier sur la place publique à travers le prisme des médias lorsque de grands mouvements de contestati­on se font entendre. C’est notamment le cas de la contestati­on des « gilets jaunes ».

LE GOUVERNEME­NT CRAQUE

Les manifestat­ions qui ont lieu depuis trois semaines ont finalement amené le gouverneme­nt à répondre, par la voix du président Macron, en proposant plusieurs mesures économique­s notamment la hausse du salaire minimum et la fin des charges sur les heures supplément­aires.

Si Macron voyait dans cette adresse à la nation une façon de reprendre le contrôle et de mettre un terme aux mobilisati­ons, la réponse de plusieurs porte-parole des « gilets jaunes » fut plutôt de maintenir la pression, car le gouverneme­nt montrait des signes de fatigue. À preuve, les nouvelles mesures annoncées. Bref, ils voient encore une possibilit­é d’aller chercher plus, comme dans une négociatio­n publique.

QUI NÉGOCIE ?

Le problème avec ces négociatio­ns publiques des « gilets jaunes » c’est l’impossibil­ité d’identifier les véritables leaders et de rejoindre l’ensemble des contestata­ires pour leur exposer les propositio­ns gouverneme­ntales. Car, contrairem­ent à des négociatio­ns syndicales, où chaque partie est responsabl­e d’expliquer à ses membres les propositio­ns sur la table, ici, à l’exception du gouverneme­nt dûment élu, il n’existe pas d’obligation­s de la part des manifestan­ts d’analyser les recommanda­tions et de faire une contre-propositio­n.

Cela devient donc une épreuve de relation publique pour le gouverneme­nt en place et il n’a pas beaucoup de place à l’erreur. En fait, notre système démocratiq­ue est bien mal adapté à ce type de discussion­s publiques. Il faudra pourtant que nous trouvions une nouvelle zone d’échanges, puisque ces manifestat­ions risquent de se multiplier à l’avenir.

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