Le Journal de Quebec

Le gouverneme­nt veut garder 122 000 $ et les patches d’un Hells

Récemment maîtrisé au Taser, « Race » Larivière n’est pas au bout de ses peines

- ERIC THIBAULT

Neutralisé au pistolet Taser par la police de Montréal il y a 10 jours, un Hells Angel pourrait être dépouillé par le gouverneme­nt de 122000 $, de ses patches à l’effigie du gang et de ses bijoux de motards.

Le Journal a appris que Jean-richard Larivière avait plusieurs raisons d’être en beau fusil contre les forces de l’ordre, le 1er décembre, en venant assister au fastueux mariage de son camarade des Hells, Martin Robert, au centre-ville de Montréal.

Larivière a fini sa soirée à l’hôpital après que des policiers l’eurent maîtrisé d’une décharge de pistolet à impulsions électrique­s. Éméché après la réception, il les aurait invectivés de façon agressive et foncé sur eux en se frappant le torse.

Deux jours avant ces noces, le motard de 50 ans avait été avisé que le Procureur général du Québec intentait des procédures judiciaire­s exceptionn­elles contre lui.

L’état demande à la Cour supérieure d’ordonner à son profit la confiscati­on définitive de 122000 $ en argent liquide, des patches de Hells Angels et de trois bagues frappées de l’emblème du gang que les policiers lui ont saisis durant l’enquête Objection.

SAISIE SANS ACCUSATION

Membre du chapitre des Hells de Montréal depuis le printemps 2017, Larivière a été ciblé dans cette opération antidrogue de l’escouade nationale de répression du crime organisé (ENRCO).

Trois autres Hells et une soixantain­e de trafiquant­s ont été accusés puis condam- nés en 2018. Mais Larivière a échappé à toute accusation.

Pourtant, le Procureur général du Québec allègue que lui et sa conjointe « étaient impliqués dans cette organisati­on » de trafic de stupéfiant­s, selon une requête déposée au palais de justice de Joliette à la fin novembre.

Le couple aurait été surveillé « à plusieurs reprises » en train de « transporte­r des sacs » et d’aller à Repentigny dans une résidence où « des sommes d’argent reliées à cette organisati­on transitaie­nt ».

« ACTIVITÉS ILLÉGALES »

Durant l’enquête, le motard s’est fait saisir 61 000 $ qu’il trimbalait dans son VUS Infiniti et que le Procureur général prétend provenir « d’activités illégales ».

Le demandeur plaide que les Hells forment « une organisati­on criminelle », dont l’emblème et les symboles « permettent d’intimider et d’inspirer la crainte ».

Il soutient que Larivière et sa conjointe « n’ont pas les revenus légitimes pouvant justifier la possession des sommes visées par le présent recours ».

Le motard, qui posséderai­t aussi un Jeep Grand Cherokee et deux motos Harley-davidson, doit comparaîtr­e en janvier face à une accusation de voies de fait sur un policier relativeme­nt à sa fin de soirée houleuse du 1er décembre.

 ?? PHOTO D’ARCHIVES ?? Jean-richard « Race » Larivière le soir du 1er décembre à son arrivée à une salle de bal à Montréal pour le mariage du Hells Martin Robert.
PHOTO D’ARCHIVES Jean-richard « Race » Larivière le soir du 1er décembre à son arrivée à une salle de bal à Montréal pour le mariage du Hells Martin Robert.

Newspapers in French

Newspapers from Canada