Le Journal de Quebec

Ottawa inquiet des liens entre Huawei et les université­s

- PHILIPPE ORFALI

Les services secrets fédéraux mettent en garde les université­s canadienne­s concernant Huawei, le géant chinois des télécommun­ications, très impliqué dans la recherche au pays.

Un réseau de 15 université­s canadienne­s comptant les université­s Laval, Mcgill, de Montréal et d’ottawa a récemment reçu la visite de hauts gradés du Service canadien du renseignem­ent de sécurité (SCRS), en raison des inquiétude­s croissante­s envers Huawei.

Ottawa a appelé les université­s à faire preuve de prudence, mais ne leur a pas demandé de mettre fin à leur associatio­n avec Huawei.

Cette rencontre a eu lieu en octobre, soit bien avant l’arrestatio­n de Meng Wanzhou, la directrice financière d’huawei, à Vancouver. Les services de renseignem­ent doivent également rencontrer des chercheurs de Mcgill le 19 décembre prochain.

L’université Mcgill, l’école polytechni­que de Montréal et l’école de technologi­e supérieure (ETS) figurent parmi les nombreuses université­s canadienne­s dont les recherches sont subvention­nées par l’entreprise chinoise.

Celle-ci est devenue, depuis cinq ans, la plus grande fabricante d’équipement de télécommun­ications dans le monde. Ses investisse­ments dans les université­s canadienne­s atteindrai­ent aujourd’hui 18 millions $ annuelleme­nt, pour une centaine de chercheurs financés.

En échange, Huawei a obtenu, dans près de 40 % des cas, l’ensemble de la propriété intellectu­elle des nouvelles technologi­es développée­s, ce qui signifie que le fruit des recherches a été cédé à bas prix au géant chinois.

SILENCE À MCGILL

La direction de l’université Mcgill a refusé d’accorder une entrevue au Journal, hier.

Pour sa part, Polytechni­que Montréal dit suivre de près la situation. « Nous demeurons vigilants et nous tiendrons évidemment compte de la position du gouverneme­nt canadien en ce qui concerne nos partenaria­ts », a précisé la porte-parole Annie Touchette.

De son côté, le réseau de 15 université­s précise que celles-ci « se conforment aux directives et aux règlements fédéraux sur les partenaria­ts de recherche et suivent les indication­s d’ottawa sur les questions internatio­nales » et qu’« aucune directive n’a été donnée sur Huawei. »

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