Ottawa inquiet des liens entre Huawei et les universités
Les services secrets fédéraux mettent en garde les universités canadiennes concernant Huawei, le géant chinois des télécommunications, très impliqué dans la recherche au pays.
Un réseau de 15 universités canadiennes comptant les universités Laval, Mcgill, de Montréal et d’ottawa a récemment reçu la visite de hauts gradés du Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS), en raison des inquiétudes croissantes envers Huawei.
Ottawa a appelé les universités à faire preuve de prudence, mais ne leur a pas demandé de mettre fin à leur association avec Huawei.
Cette rencontre a eu lieu en octobre, soit bien avant l’arrestation de Meng Wanzhou, la directrice financière d’huawei, à Vancouver. Les services de renseignement doivent également rencontrer des chercheurs de Mcgill le 19 décembre prochain.
L’université Mcgill, l’école polytechnique de Montréal et l’école de technologie supérieure (ETS) figurent parmi les nombreuses universités canadiennes dont les recherches sont subventionnées par l’entreprise chinoise.
Celle-ci est devenue, depuis cinq ans, la plus grande fabricante d’équipement de télécommunications dans le monde. Ses investissements dans les universités canadiennes atteindraient aujourd’hui 18 millions $ annuellement, pour une centaine de chercheurs financés.
En échange, Huawei a obtenu, dans près de 40 % des cas, l’ensemble de la propriété intellectuelle des nouvelles technologies développées, ce qui signifie que le fruit des recherches a été cédé à bas prix au géant chinois.
SILENCE À MCGILL
La direction de l’université Mcgill a refusé d’accorder une entrevue au Journal, hier.
Pour sa part, Polytechnique Montréal dit suivre de près la situation. « Nous demeurons vigilants et nous tiendrons évidemment compte de la position du gouvernement canadien en ce qui concerne nos partenariats », a précisé la porte-parole Annie Touchette.
De son côté, le réseau de 15 universités précise que celles-ci « se conforment aux directives et aux règlements fédéraux sur les partenariats de recherche et suivent les indications d’ottawa sur les questions internationales » et qu’« aucune directive n’a été donnée sur Huawei. »