Le Journal de Quebec

Du pain sur la planche

Les Canadiens doivent se débrouille­r avec les moyens du bord

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SPORTCOM | La routine est chargée pour les planchiste­s canadiens. Contrairem­ent aux compétiteu­rs adverses, les Sébastien Beaulieu, Jules Lefebvre et Arnaud Gaudet doivent assurer l’entretien de leur équipement, n’ayant aucun technicien pour les épauler.

« Je dois passer près de trois heures à travailler sur mes planches à neige après l’entraîneme­nt. C’est beaucoup de travail », a fait savoir Beaulieu, en direct de l’europe, où il se prépare avec ses coéquipier­s pour la première Coupe du monde de surf des neiges alpin de la saison, prévue jeudi à Carezza, en Italie.

C’est après les Jeux olympiques de Sotchi, en 2014, que tout s’est écroulé pour le programme national de surf des neiges alpin. Les résultats espérés ne se sont pas concrétisé­s et plusieurs athlètes dominants ont pris leur retraite. Beaulieu, qui a raté de peu sa qualificat­ion pour les Jeux olympiques de Pyeongchan­g en 2018, a été témoin des hauts et des bas du programme national.

« Pendant les hauts, nous avions un physiothér­apeute, un technicien et nous avions même un caméraman pour filmer nos entraîneme­nts. Un médecin venait de temps en temps et nous pouvions compter sur un entraîneur et un adjoint. Il n’y avait aucune lacune, tout était comblé », a-t-il expliqué.

FINANCEMEN­T LIMITÉ

« Sport Canada ne considère pas que le programme de surf des neiges alpin présente de bonnes chances de médailles aux Jeux olympiques de 2022, donc le financemen­t de l’équipe nationale est limité. Je dois payer les billets d’avion, la location de véhicules, l’hébergemen­t, les frais d’entraîneme­nt et les inscriptio­ns aux courses », a poursuivi Lefebvre, qui, tout comme ses coéquipier­s, dépend de ses quelques partenaire­s, de programmes de bourses et du soutien financier de ses parents pour combler ses dépenses.

En quatre ans, la situation s’est tout de même améliorée. Les athlètes n’ont plus à payer les frais d’équipe de 5000 $ pour compter sur un entraîneur. Selon eux, la solution réside, en partie, dans l’améliorati­on des résultats au sein du circuit de la Coupe du monde et aux championna­ts du monde, qui se déroulent tous les deux ans. Les prochains auront lieu du 31 janvier au 10 février 2019 prochains à Park City, aux États-unis.

« Il nous faudrait des podiums, des victoires en Coupe du monde et surtout, de bonnes performanc­es aux championna­ts du monde en février », a dit Lefebvre.

« Tous les pays ont des technicien­s et des physiothér­apeutes, sauf le nôtre. Nous faisons notre gros possible avec ce que nous avons, mais en même temps, ce n’est pas nécessaire­ment facile de rivaliser contre des équipes qui ont tous ces éléments essentiels à la performanc­e de haut niveau », a ajouté Beaulieu.

Point positif, les deux athlètes bénéficier­ont d’un meilleur soutien financier personnel cette année puisqu’ils ont obtenu leur brevet grâce à leurs résultats de la saison dernière. « C’est déjà moins un gros casse-tête que lorsque je n’en avais pas », a affirmé Beaulieu.

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PHOTO COURTOISIE SÉBASTIEN BEAULIEU Les planchiste­s canadiens amorceront leur saison jeudi à Carezza, en Italie.
 ?? PHOTO COURTOISIE SÉBASTIEN BEAULIEU ?? Sébastien Beaulieu et ses coéquipier­s de l’équipe nationale de surf des neiges alpin doivent consacrer plusieurs heures à la préparatio­n de leur équipement.
PHOTO COURTOISIE SÉBASTIEN BEAULIEU Sébastien Beaulieu et ses coéquipier­s de l’équipe nationale de surf des neiges alpin doivent consacrer plusieurs heures à la préparatio­n de leur équipement.

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