Le Journal de Quebec

TIRÉS DU MÊME MOULE

À l’instar de Shea Weber, Ryan Suter s’y connaît en soirées occupées

- JONATHAN BERNIER

ST. PAUL, Minnesota | Shea Weber a passé 29 min 32 s sur la patinoire du United Center, dimanche, à Chicago. Pour les matchs qui n’ont pas nécessité de période de prolongati­on, il s’agit de la septième soirée la plus occupée cette saison dans la LNH. On parle ici d’un défenseur qui disputait un septième match après avoir raté 11 mois d’activité en raison de deux opérations. Faut le faire !

Ancien coéquipier de Weber chez les Predators de Nashville, Ryan Suter n’a pas été renversé de constater que le défenseur du Canadien avait passé près d’une minute sur deux sur la patinoire.

« Ça ne me surprend pas. Shea est un guerrier. C’est le profession­nel ultime, celui qui se présente pour jouer tous les soirs, a décrit l’arrière du Wild après l’entraîneme­nt des siens hier. Si quelqu’un peut revenir de cette façon, c’est assurément lui. »

Suter est bien placé pour connaître quel genre de soirée son ancien partenaire de jeu a connu. Il n’est pas rare pour l’athlète de 33 ans de franchir les 26 minutes de temps de jeu.

« Il en veut encore plus. Il faut le retenir, sinon il sauterait sur la patinoire à toutes les deux présences », a lancé Bruce Boudreau, malgré son humeur massacrant­e due à la mauvaise séquence de sa formation.

Suter en est capable. Du moins, il l’a déjà fait. Au cours des saisons 20132014 et 2014-2015, son temps d’utilisatio­n moyen avait même frôlé les 30 minutes (29 min 25 s en 2013-2014, et 29 min 4 s en 2014-2015).

Serait-il en mesure de répéter l’exploit aujourd’hui ?

« Si on voulait qu’il joue 40 minutes, je suis sûr qu’il en jouerait 40 », a soutenu l’entraîneur-chef.

SAVOIR PRÉSERVER SON ÉNERGIE

D’ailleurs, Boudreau reconnaît qu’il essaie de gérer le temps d’utilisatio­n de son défenseur numéro un de façon à ne pas trop l’hypothéque­r à long terme. D’autant plus que celui-ci a dû subir une opération pour soigner une cheville fracturée au cours de l’été.

Mais Suter ne l’entend pas ainsi. Il soutient qu’il y a une façon de gérer son match qui peut être tout aussi efficace que de passer plus de temps sur le banc des joueurs.

« Ça va bien jouer autant de minutes lorsque tu gardes les jeux simples, que tu évites de commettre des erreurs. Quand tu te places dans le trouble, c’est là que tes présences s’allongent et que les malheurs arrivent. »

Une sagesse qui, bien évidemment, s’acquiert avec les années.

« À mes trois premières saisons, je courais partout. J’étais émotif, je pensais trop, a rappelé celui qui compte plus de 1000 matchs dans la LNH. Maintenant, je saute sur la glace, j’essaie de faire le bon jeu. C’est un jeu d’erreurs, mais l’important, c’est de ne pas commettre la même deux fois. Du moins, pas dans le même match. »

JAMAIS DE NORRIS

À une époque où les défenseurs offensifs et explosifs ont la cote, il faudra un miracle pour qu’un solide arrière de la trempe d’un Suter ou d’un Weber grave son nom sur le trophée Norris.

« C’est une tout autre culture aujourd’hui. Les joueurs qui arrivent ont été élevés différemme­nt. Ils sont impliqués dans les poussées offensives », a déclaré Suter.

« Ça ne me dérange pas [de ne pas gagner le Norris]. Honnêtemen­t, tout ce qui m’importe, c’est mon jeu », a-t-il ajouté.

Malgré une fiabilité hors du commun, l’américain est passé près une seule fois de remporter cet honneur. En 2013, il avait terminé deuxième au scrutin derrière P.K. Subban. Un mince vote de première place et deux de deuxième place avaient fait la différence.

« C’est quand même surprenant pour un défenseur de son calibre. En le regardant, tu te dis qu’il a déjà dû remporter ce trophée au cours de sa carrière. Puis, en faisant les vérificati­ons, tu te rends compte que non », a lancé Devan Dubnyk, incrédule.

Au moins, il a la reconnaiss­ance de ses coéquipier­s, et surtout de son gardien. Dubnyk, qui le voit à l’oeuvre depuis maintenant cinq saisons, ne l’échangerai­t pour rien au monde.

« En tant que gardien, j’aime autant avoir un défenseur comme lui à mes côtés, a déclaré l’homme masqué du Wild. Je sais que les arrières qui récoltent des points en appuyant l’attaque sont un élément important pour remporter des matchs, mais être capable de se débrouille­r dans tous les scénarios soir après soir et être celui à qui l’on se fie pour préserver une mince avance en fin de match l’est tout autant. »

Et selon lui, Suter n’a pas son égal.

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