Le Journal de Quebec

LOUISE DESCHÂTELE­TS

- louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

Vous avez mal interprété les craintes envers l’enseigneme­nt de la sexualité à l’école exprimées par les parents qui signaient la lettre de ce matin. Vous semblez attribuer à la moralité ainsi qu’à la religion les motifs de leurs réticences. Vous faites fausse route. C’est l’enseigneme­nt trop précoce de la sexualité à leurs enfants qui les préoccupe, car on veut amorcer ça dès le primaire, alors que les enfants ne sont pas en mesure de comprendre de quoi on leur parle.

Et que dire de la personne qui va leur enseigner cette matière si délicate ? Laquelle aura en plus ses propres conviction­s sur le sujet. Des conviction­s qui viendront influencer son enseigneme­nt et le rendre potentiell­ement dangereux pour les enfants à qui il va s’adresser.

Avant le secondaire, l’enfant vit dans un monde d’enfants. Si cet enseigneme­nt allait provoquer en lui des pensées sexuelles avant le temps de la puberté, vous imaginez la catastroph­e ? En aucun temps un enfant ne devrait être éveillé à la chose sexuelle avant d’être prêt à en entendre parler.

Il est impératif, selon moi, d’attendre que l’enfant ait atteint la maturité d’esprit nécessaire pour comprendre et saisir le sens des messages enseignés. Ce qui ne se passe selon moi jamais avant la dernière année du primaire ou encore la première année du secondaire. Dans mon esprit, enseigner trop tôt à un enfant les choses concernant le sexe ne peut qu’être néfaste pour lui.

J’espère que mon courriel saura vous faire réfléchir et vous faire changer d’idée. Ces cours sont inappropri­és et le grand nombre de parents qui s’y opposent devrait vous inciter à réviser vos positions. Denise Villeneuve-morinville

Tout en respectant votre position, je ne la partage pas. Il faut savoir que selon les données psychologi­ques propres à l’enfance, c’est dans ses toutes premières années que l’enfant pose les bases de son avenir affectif et sexuel. Et c’est à l’âge où viennent ses premières questions sur le sujet que les parents doivent y répondre. Et pour citer une spécialist­e en psychologi­e de l’enfant : « N’attendez surtout pas à l’adolescenc­e pour initier vos enfants à la sexualité, car d’ici là, leur perception et leur opinion seront déjà forgées. » Ceci étant dit, il est entendu que cette initiation à la sexualité, qu’elle soit faite par les parents ou par un(e) éducateur(trice), doit être faite de façon appropriée selon l’âge de l’enfant. Et j’ose croire que vu la responsabi­lité qu’un tel enseigneme­nt représente, tant le ministère de l’éducation que les commission­s scolaires ne lésineront pas sur la formation des professeur­s à qui incombera cette si délicate tâche.

Vivre avec un alcoolique

À celle qui avouait ce matin « en même temps aimer et détester » l’homme avec qui elle vit depuis 30 ans depuis qu’il a changé de comporteme­nt en entrant dans les AA, je voudrais dire ce qui suit : « Louise t’a donné un fichu de bon conseil en te disant d’aller en thérapie, ou à défaut, si l’argent manque, de fréquenter AL ANON pour comprendre les raisons personnell­es qui t’ont amenée à accepter l’enfer qu’il te faisait vivre.

J’ai suivi le même parcours que toi et je ne me reconnaiss­ais plus après que mon conjoint est devenu sobre. Il m’a fallu fouiller dans mon passé pour me libérer de certaines chaînes qui m’avaient maintenue dépendante de mon bourreau aussi longtemps. Ce dernier était libéré de son boulet, mais pas moi du mien. N’hésite plus à aller chercher de l’aide ! » Une qui a permis à son couple de revivre

Un homme sobre n’a plus besoin de sa béquille pour vivre. Mais celle qui lui servait de béquille doit désormais réapprendr­e à vivre autrement. Venant de perdre sa raison de vivre en même temps que son bourreau a disparu pour faire place à un homme autonome, ce type de femme perd ses repères et doit se reconstrui­re.

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