Aura-t-il encore une maison à Québec ?
« C’est ma vie privée », a-t-il affirmé hier à plusieurs reprises
Alors qu’il met en vente sa maison de Sillery au coût de 1,4 M$, le maire de Québec, Régis Labeaume, refuse de dire s’il conservera une résidence dans la capitale, estimant que cela relève de sa vie privée.
La résidence de M. Labeaume a été mise sur le marché officiellement il y a deux jours par le courtier immobilier de Sotheby’s International Martin Dostie, et affichée dans le New York Times.
Le prix de vente demandé est de 1,4 M$, alors qu’elle vaudrait 550 000 $ selon l’évaluation foncière de la Ville de Québec.
Construite en 1966, la résidence offre une magnifique vue sur le fleuve Saint-laurent.
« Êtes-vous intéressés ? Je parle seulement aux acheteurs », a d’abord répondu sèchement le maire aux questions des journalistes, hier, lors d’une mêlée de presse.
Il a ensuite répété à plusieurs reprises qu’il s’agissait de sa « vie privée ».
Le maire Labeaume a également balayé du revers de la main les questions légales entourant son statut de maire.
Selon l’article 61 de la Loi sur les élections et les référendums dans les municipalités, un élu doit « résider de façon continue ou non sur le territoire de la municipalité depuis au moins les 12 derniers mois avant le 1er septembre de l’année civile où doit avoir lieu une élection ».
« Vous vous inquiétez vraiment que je devienne illégal ? » a-t-il répliqué. « Ne vous inquiétez pas, je vais faire ce qu’il faut, tout va être légal, a répété quelques fois le maire. Je vais faire ce qu’il faut, et le reste, c’est ma vie privée. »
RÉSIDENCE SECONDAIRE
Le maire Labeaume possède également une résidence secondaire sur la Côte-deBeaupré, à une quarantaine de kilomètres de Québec.
En septembre 2017, il avait d’ailleurs confié au Journal y avoir passé beaucoup plus de temps qu’à l’habitude au cours des semaines précédentes alors qu’il traversait une période familiale difficile.
Dans le passé, un prédécesseur de Régis Labeaume à la mairie de Québec, Jean-paul L’allier, a été régulièrement critiqué parce qu’il vivait à l’île d’orléans.
L’ex-maire aujourd’hui décédé possédait toutefois un condo dans le Vieux-québec.
LE CAS DE LAVAL
Rappelons par ailleurs qu’en 2013, le maire de Laval Marc Demers avait été visé par une requête en inéligibilité en vertu du même article 61 de la Loi sur les élections municipales.
Le plaignant, un ex-candidat à la mairie de Laval, estimait que le maire ne pouvait pas siéger puisque M. Demers n’était pas résident de la municipalité 12 mois avant le 1er septembre 2013. L’élection avait eu lieu le 3 novembre 2013.
Dans sa décision, la Cour supérieure avait statué que M. Demers avait résidé à Laval de 1971 à 1983, puis de 1999 au 30 juin 2013, avant de revenir s’y établir à compter du 18 janvier 2013.
« M. Demers a donc résidé de façon non continue à Laval depuis bien plus longtemps que les 12 mois requis », avait tranché la juge. La décision avait été confirmée en appel en 2015.