Le Journal de Quebec

Commerçant­s déçus de la hausse de taxes

À Québec, le rêve d’un gel est encore bien présent

- JEAN-LUC LAVALLÉE

Échaudés par des hausses de taxes importante­s dans les dernières années, des commerçant­s de Québec rêvent toujours à un gel dans le futur, même si Régis Labeaume a fermé la porte à double tour.

Dans son budget 2019, dévoilé lundi, le maire de Québec a confirmé son intention d’indexer les taxes résidentie­lles et non résidentie­lles au même niveau jusqu’à la fin de son règne, en se basant sur l’inflation réelle observée le 31 août de chaque année.

Les commerçant­s joints par Le Journal, hier, se réjouissen­t d’être enfin traités sur un pied d’égalité avec le secteur résidentie­l pour les années à venir. Toutefois, ils digèrent mal de devoir faire une croix sur un potentiel gel de taxes, alors que les propriétai­res de maisons et condos, eux, y ont eu droit en 2017 et 2018.

Le vote des commerçant­s ne « vaut pas grand-chose en bout de ligne », a observé le propriétai­re du Grand Café sur la Grande Allée, Christophe­r Chouinard.

« On a donné pas mal dans les dernières années. On aurait peut-être mérité un petit cadeau de Noël », a réagi le président de la Corporatio­n des parcs industriel­s de Québec, Pierre Dolbec, au sujet de la hausse de 1,4 %. « Par contre, le maire a pris un engagement et je le respecte. Le fait qu’on soit taxé au même niveau que le résidentie­l, c’est un grand pas pour nous, mais ça ne m’empêche pas de demander plus… »

UN « RÉÉQUILIBR­AGE » EXIGÉ

« C’est sûr qu’on aurait aimé ça un gel. On a été trop taxé dans les dernières années », a renchéri le propriétai­re de l’intermarch­é sur la rue Saint-joseph, Éric Courtemanc­he. Celui qui préside aussi la Société de développem­ent commercial (SDC) du centre-ville demande un « rééquilibr­age ».

La présidente des Immeubles Roussin, qui dirige le Conseil régional de l’institut du développem­ent urbain (IDU), abonde dans le même sens en pointant du doigt la hausse cumulative des taxes d’affaires de 26,2 % entre 2008 et 2018, comparativ­ement à 16,4 % pour le secteur résidentie­l.

« Cet écart de 10 % constitue, selon nous, une cible raisonnabl­e de rattrapage fiscal entre les deux classes de propriétai­res au cours des prochaines années », a déclaré Nathalie Roussin dans un communiqué.

« Je pourrais comprendre que des membres soient déçus, mais d’un autre côté, le maire a tenu parole » en taxant à l’inflation, a relativisé la présidente de la Chambre de commerce de Québec, Julie Bédard. « Est-ce qu’il y aura une façon de moduler les choses dans les années à venir? Peut-être, on va devoir rester attentifs. »

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