Le Journal de Quebec

Moins pour les avocats, plus pour les victimes

L’entente sur la légionello­se approuvée par le juge

- SOPHIE CÔTÉ

La longue saga de la crise de légionello­se de l’été 2012 a connu son dénouement, hier. Le juge a approuvé l’entente à l’amiable de 7,5 M$ intervenue entre les parties, mais a considérab­lement réduit la part prévue pour les avocats, ce qui profitera aux quelque 200 victimes.

Le juge Clément Samson a approuvé « sans hésitation » l’entente « raisonnabl­e et équitable », qui se veut le point final du recours collectif intenté par Solange Allen contre la CSQ, propriétai­re de l’immeuble identifié comme la source de l’éclosion dans Saint-roch, et le directeur de santé publique de la Capitale-nationale, notamment.

Au total, les victimes de la légionello­se, soit les familles des 14 personnes décédées et les personnes qui l’ont contractée, se partageron­t 5,4 M$, soit 760 000 $ de plus que prévu. Pour le magistrat, qui a pointé « le manque de transparen­ce » de l’entente dans la façon dont les montants étaient présentés aux victimes, les indemnisat­ions prévues pour chaque type de réclamant « semblent être le maximum que le tribunal aurait pu adjuger au terme d’un procès ».

18,2 % PLUTÔT QUE 30 %

Si le juge a approuvé l’entente qui a évité un procès, il a coupé de façon drastique dans la part prévue pour les honoraires du cabinet Ménard, Martin Avocats. Au lieu des 30 % fixés (2,1 M$), le juge Samson a décidé que Me Jean-pierre Ménard et son équipe devront plutôt toucher 18,2 % (1,36 M$). Le montant de 760 000 $ libéré retournera entièremen­t aux victimes.

Le juge Samson a conclu que le 30 % ne tenait pas compte du réel risque de l’affaire, « faible à moyen », et des réels efforts investis dans le dossier. La tenue de l’enquête du coroner a notamment facilité le travail des avocats, a mentionné le magistrat, qui n’a cependant pas remis en cause la qualité du travail effectué par ceux-ci.

« Nous prenons acte de la décision du juge Samson et travailler­ons à présent à mettre en branle le processus de réclamatio­n et de distributi­on aux victimes le plus rapidement possible », a réagi Me Ménard. « Je suis contente de ce dénouement, parce que les membres vont avoir plus que ce qu’ils espéraient », a affirmé Mme Allen, l’instigatri­ce du recours, qui a perdu son mari Claude Desjardins à l’été 2012.

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SOLANGE ALLEN Instigatri­ce du recours

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