Maires affaiblis
Une des nombreuses choses qui a changé en 2018 par rapport à l’année précédente, c’est l’affaiblissement du rapport de force du maire de Québec et de la mairesse de Montréal face au gouvernement.
On parlera longtemps du tandem formé par Régis Labeaume et Denis Coderre, souvent caricaturés en Astérix et Obélix. Le principal legs de cette relation particulière repose dans les lois sur le statut de capitale nationale et de métropole.
PLANTE, PLUS CASSANTE
Les choses ont changé. À Montréal, Valérie Plante n’a pas tardé à mettre fin à sa lune de miel en imposant d’importantes hausses de taxes dès son premier budget. Elle n’a manifestement pas l’instinct politique de celui qu’elle a battu.
Celle dont on a tant vanté le sourire s’est montrée plus abrasive cette année et ne cesse d’indisposer les francophones en s’acquittant de ses devoirs de mairesse de la plus grande ville française d’amérique comme un ado qui ne veut pas faire sa chambre. La CAQ, qui trouve davantage son salut électoral dans le 450 que dans le 514, a toutes les raisons de se tenir loin.
Ce n’est pas pour rien que François Legault reste froid dans le dossier de la ligne rose et qu’il a pu se contenter de ne donner qu’un ministère délégué à une de ses deux seules élues sur l’île de Montréal.
LABEAUME BOUGON
À Québec, Régis Labeaume allait comme cul et chemise tant avec Jean Charest qu’avec Philippe Couillard. Les libéraux avaient besoin de lui pour maintenir leur bonne fortune dans la région. C’est beaucoup moins vrai pour François Legault.
Ajoutons que Labeaume se fait de plus en plus bougon, alors que l’opposition s’implante au conseil municipal avec un gain inattendu lors d’une partielle. Le règne stalinien de Régis est terminé.
François Legault n’a pas plus intérêt à se quereller avec Régis Labeaume qu’avec Valérie Plante, mais il n’a pas nécessairement besoin de leur faire plaisir non plus. Et ça, c’est un très gros changement dans notre vie politique.