Les géants du web en savent trop sur vous
Les multinationales possèdent beaucoup de données
OTTAWA | Il est urgent que le Canada réglemente la gestion des données des géants du web pour protéger la démocratie et la vie privée des gens, réclame un comité parlementaire des Communes.
« Je suis vraiment inquiet à propos du système électoral canadien à l’aube de l’élection fédérale de 2019, a dit hier le néo-démocrate Charlie Angus. Je pense qu’il y a une réelle naïveté au Canada, selon laquelle nous serons d’une certaine façon épargnés. Mais il y a une course à l’armement à l’information et aux données qui se joue. »
Il fait partie du comité parlementaire qui a publié son rapport final sur l’atteinte à la sécurité des renseignements personnels Cambridge Analytica.
Celle-ci s’était retrouvée au coeur d’un scandale mondial lorsqu’il eut été révélé qu’elle collectait des données sur des comptes Facebook et qu’elle les aurait notamment utilisées pour tenter d’influencer le résultat de l’élection présidentielle américaine de 2016.
Se disant « préoccupés », les députés du comité ont fait 26 recommandations au gouvernement Trudeau, qui ne sont qu’au début pour protéger les données personnelles des Canadiens et prévenir l’ingérence étrangère, la désinformation et les « fake news » de miner notre démocratie.
MANIPULATION DES TYRANS
Ces recommandations concernent entre autres la gestion serrée des comptes frauduleux sur les médias sociaux et les politiques de données personnelles des partis politiques.
« C’est notre responsabilité de s’assurer que les plateformes digitales, telles Facebook, Google, non seulement saisissent enfin leur responsabilité de bien protéger leurs plateformes, mais d’agir pour prévenir que les tyrans continuent de manipuler notre nouvelle place publique », a plaidé le conservateur Bob Zimmer.
« Bien qu’ils aient généré des milliards de dollars en profits, les médias sociaux et les géants de la technologie n’ont pas pris les mesures qui s’imposaient pour protéger notre démocratie et nos renseignements personnels. L’ère de l’autoréglementation est révolue », a renchéri le libéral Nathaniel Erskine-smith.