Réveil brutal pour un enfant de 9 ans
Après la guerre au Kosovo, on ne s’imagine pas que nos murs vont exploser à Brossard
Après avoir vu son pays natal ravagé par la guerre, un père de famille dont la maison s’est fait éventrer lundi à Brossard reste serein malgré l’ampleur des dégâts.
« On a vu la guerre et les bombes. Vivre au Québec, c’est un cadeau pour nous. Il n’y a pas de blessés. Alors la maison, ce n’est pas important », a confié avec philosophie Besnik Hoxha au lendemain de l’incident.
L’homme de 39 ans d’origine albanaise s’est réfugié au Canada avec sa famille en 1999. Il a quitté le Kosovo en période hostile.
« Le matériel, ce n’est pas grave », ajoutet-il, en songeant à ses six proches présents, dont son fils de 9 ans qui dormait à quelques mètres du lieu de l’impact.
La famille Hoxha réside depuis 12 ans au coin des avenues Van Dyck et Panama, à Brossard. La vitesse permise dans le quartier est limitée à 40 km/h.
Lundi soir, vers 22 h 20, une Audi noire a effectué tout un vol plané avant de terminer sa trajectoire dans le mur de briques de la résidence familiale. Plus précisément dans la chambre principale, heureusement vacante à ce moment, dont le mur a cédé comme une feuille de papier, lors de l’impact.
IL N’Y ÉTAIT PAS
Le conducteur avait précédemment raté une courbe, évité un poteau et percuté une butte de terre prononcée.
Le conducteur et son passager s’en sont sortis indemnes.
Besnik Hoxha travaillait quand son voisin l’a averti, par cellulaire. Conservant son sang-froid, il s’est dirigé vers la résidence pour rassurer les siens.
Il est trop tôt dans l’enquête pour déterminer les circonstances de l’accident, a affirmé la police de Longueuil. L’alcool et la drogue ne sont pas en cause, a-t-on confirmé.
Le grand-père de la famille a cru qu’une bombe avait explosé au-dessus de sa tête, a-t-il dit en entrevue à TVA Nouvelles. Il s’apprêtait à dormir, au sous-sol, directement sous la chambre principale.
Le choc a été davantage traumatisant pour le garçon de 9 ans, couché dans la pièce adjacente. Il a été retrouvé figé de peur par son grand-père, sous des draps couverts de poussière. Une partie de sa chambre a été complètement détruite.
« C’est lui qui a vécu le plus gros choc », a souligné son père.
Besnik Hoxha et son voisin ne peuvent pas croire que le conducteur a respecté la limite de vitesse en vigueur. « C’est absolument impossible. Ça ne me rentre pas dans la tête », a dit le propriétaire.
« Il devait rouler au moins à 100 km/h. Ce n’est pas le premier accident dans le coin. Les gens roulent vite », a ajouté son voisin.
Les dommages de la maison sont estimés, au bas mot, à 50 000 $, selon l’experte en assurances rencontrée sur place. La famille séjournera à l’hôtel durant les travaux, qui pourraient se prolonger au-delà du temps des Fêtes.
« Je blaguais souvent avec ma femme, quand je voyais des avions par la fenêtre de notre chambre, tous les soirs. Je lui disais : imagine si un avion tombe sur la maison ! Eh bien, mon cauchemar s’est presque réalisé », souligne en souriant Besnik Hoxha.