Theresa May peine à obtenir des concessions
En tournée en Europe, la première ministre britannique cherche des assurances avant un vote sur le Brexit
BRUXELLES | (AFP) Partie chercher hier des concessions sur l’accord de Brexit afin de satisfaire son parlement vent debout contre ce texte, Theresa May s’est trouvée confrontée à des dirigeants européens polis, mais fermes dans leur volonté de ne pas rouvrir les négociations.
« J’ai ressenti une volonté commune de régler ce problème », a-t-elle assuré sur la chaîne Sky, après ses premiers entretiens à La Haye et à Berlin.
« Il est clair que l’union européenne [UE] veut aider. La question est de savoir comment », a répondu le président du Conseil européen Donald Tusk dans un message sur son compte twitter après sa rencontre avec Mme May.
ASSURANCES ?
Mme May a expliqué chercher des assurances sur le « backstop », la solution trouvée pour éviter de rétablir une frontière entre l’irlande et l’irlande du Nord qui impose le maintien du Royaume-uni dans l’union douanière avec L’UE.
« Nous voulons être certains que ce n’est que temporaire. Ce sont ces assurances que je chercherai dans les prochains jours », a-t-elle déclaré aux médias britanniques.
Mais le secrétaire d’état britannique pour le Brexit, Martin Callanan, a compliqué la donne en demandant « des assu- rances juridiques supplémentaires qui soient contraignantes ». Ce qui explique la perplexité manifestée par Donald Tusk à deux jours d’un sommet européen.
Theresa May a reçu une fin de non-recevoir à Berlin lorsque la chancelière Angela Merkel lui a confirmé qu’il n’était « pas possible de changer l’accord » conclu pour le retrait du Royaume-uni le 29 mars 2019.
L’entretien avec M. Tusk à Bruxelles a été suivi par une réunion avec le président de la Commission européenne, Jean-claude Juncker, et le négociateur de L’UE, Michel Barnier.
Mme May n’a fait aucune déclaration à l’issue de cette rencontre, et la Commission a reporté sa communication à son point de presse quotidien mercredi à la mi-journée.
PAS DE RENÉGOCIATION
« Il n’y a pas de place pour une renégociation, mais de plus amples clarifications sont possibles », avait assuré hier matin Jean-claude Juncker. Depuis la conclusion de l’accord de retrait fin novembre, à l’issue de 17 mois de négociations difficiles, les dirigeants des 27 n’ont cessé de répéter que c’était leur seule offre disponible.
Lundi, quasiment assurée d’essuyer une humiliante défaite devant la Chambre des Communes sur l’accord, Mme May a annoncé le report du vote prévu hier, provoquant la colère des députés de tous bords.
Le chef de l’opposition travailliste, Jeremy Corbyn, a obtenu la tenue d’un débat d’urgence sur cette manoeuvre.