Le Journal de Quebec

Les Chinois tirent sur Canada Goose

Le titre de la griffe de vêtements d’hiver a dégringolé de 19 % depuis cinq jours

- PIERRE COUTURE

Le titre du fabricant canadien de manteaux de luxe Canada Goose a chuté de 19 % en Bourse depuis les appels au boycottage d’investisse­urs chinois la semaine dernière.

Hier, le titre de Canada Goose a perdu 1,4 % pour terminer à 73,98 $ à la Bourse de Toronto.

Canada Goose se veut une victime collatéral­e de l’affaire Huawei, dont la directrice financière Meng Wanzhou a été arrêtée la semaine dernière à Vancouver, en Colombie-britanniqu­e.

APPEL AU BOYCOTTAGE

Depuis l’arrestatio­n de Meng Wanzhou à la demande des États-unis, de nombreux médias chinois (dont le réseau social Weibo) ont appelé les consommate­urs chinois à boycotter les produits de Canada Goose, symbole de l’économie canadienne.

Sur les marchés financiers, ces appels au boycottage ont eu un effet sur le titre de Canada Goose qui a beaucoup perdu d’altitude depuis cinq jours, passant de 91,36 $ à 73,98 $.

Les manteaux de luxe de Canada Goose sont très demandés auprès des consommate­urs chinois, lesquels détiennent un important pouvoir d’achat.

Le fabricant canadien a lancé en grande pompe de nouveaux produits l’an dernier en Chine avec la ferme intention de gagner des parts de marché.

Le marché chinois ne représente pour l’instant que 10 % des revenus globaux de Canada Goose.

Toutefois, l’empire du Milieu fait partie des visées à long terme de l’entreprise canadienne.

MARQUES LOCALES EN HAUSSE

En Chine, les appels au boycottage ont eu un effet direct sur les titres boursiers de marques locales semblables à Canada Goose.

Depuis une semaine, les investisse­urs ont misé massivemen­t sur des entreprise­s de vêtements comme Bosideng, cotée à la Bourse de Hong Kong, et qui a gagné plus de 12 %.

Selon l’agence Bloomberg, le mouvement de boycottage envers Canada Goose pourrait toutefois demeurer marginal, alors que ses revenus en provenance de Chine sont encore faibles.

TIM HORTONS DANS LA MIRE

Tim Hortons est une autre entreprise canadienne qui pourrait également faire l’objet d’un boycottage de la part des investisse­urs chinois.

Tim Hortons, qui appartient au congloméra­t Restaurant Brands, prévoit l’ouverture de 1500 établissem­ents en Chine au cours des prochaines années.

Restaurant Brands détient également la bannière Burger King, déjà très présente en sol chinois.

Depuis cinq jours, le titre de Restaurant Brands a perdu plus de 5 % à la Bourse de Toronto. Hier, l’action de Restaurant Brands a terminé la séance à 70,99 $, en baisse de 1,5 %.

Les appels à ne plus acheter de produits canadiens surviennen­t alors que les États-unis et la Chine sont empêtrés dans une guerre commercial­e depuis plusieurs mois.

L’an dernier, la Chine et le Canada ont réalisé des échanges commerciau­x de 94,5 milliards de dollars, en hausse de 8,4 %.

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