Les « gilets jaunes » font plier les banquiers français
Les frais seront limités pour les particuliers, surtout les individus moins favorisés
PARIS | (AFP) Les patrons des plus grandes banques françaises se sont engagés à ne pas accroître les frais bancaires en 2019, a annoncé l’élysée hier, « alors que des augmentations étaient prévues », selon un conseiller élyséen.
D’après la même source, l’ensemble des banques françaises ont aussi promis de plafonner les frais d’incidents bancaires à 25 euros mensuels (38 dollars canadiens) pour « les populations les plus fragiles », soit « 3,6 millions de personnes », selon une estimation de la Banque de France.
Les deux mesures devraient représenter « 500 à 600 millions de pouvoir d’achat » (750 à 900 millions $ CA) en plus pour les particuliers, selon la Banque de France.
Un communiqué publié par la Fédération bancaire française a toutefois nuancé les annonces de l’élysée, la FBF assurant que le « niveau global de plafonnement [des frais d’incidents bancaires] serait fixé librement par chaque banque, en fonction notamment de ses propres coûts ».
Début septembre, le secteur bancaire français s’était déjà solennellement engagé auprès du gouvernement français à plafonner – sur la base du volontariat – les frais d’incidents bancaires à un maximum de 20 euros (30 $ CA) par mois et 200 euros (300 $ CA) par an pour les clients bénéficiant de l’offre spécifique dédiée aux publics fragiles.
APPUI AUX PME
Un conseiller élyséen a précisé que le gel des frais bancaires n’était valable que pour l’année 2019 à ce stade, tandis que le plafonnement des frais d’incidents bancaires se voulait « pérenne ».
Le président Emmanuel Macron a en outre demandé aux banques d’accompa- gner les « artisans, commerçants et petites entreprises les plus durement touchés par la crise actuelle ».
M. Macron a par ailleurs incité les patrons rassemblés à participer aux concertations qui seront organisées à partir du 15 décembre, afin de pouvoir proposer « d’ici le début du mois de mars » des mesures facilitant l’accès au crédit pour les particuliers désireux de réaliser des investissements liés à la transition écologique, comme l’achat d’une voiture moins polluante.
Les institutions financières ont enfin été encouragées à prendre en compte « les situations complexes liées aux accidents de la vie pour les personnes qui travaillent ».
Par ailleurs, les récentes concessions aux « gilets jaunes » vont engendrer 15 milliards d’euros (22,7 G$ CA) de dépenses en plus pour l’état français, selon Philippe Waechter, chef économiste chez Ostrum Asset Management.