Kahnawake impose sa propre taxe sur le pot
L’argent ainsi récolté financera la prévention et la sensibilisation sur le territoire
Kahnawake a adopté lundi soir sa loi sur le cannabis et imposera sa propre taxe à ceux qui ne viennent pas de la communauté.
Le conseil mohawk de Kahnawake a établi que l’âge pour acheter du cannabis était de 21 ans. Un système de licence sera aussi instauré pour les dispensaires et la production du pot (qui s’ajoutera à celle obligatoire de Santé Canada).
Pour l’instant, un moratoire sur la vente demeure le temps que le Bureau de contrôle du cannabis de Kahnawake détermine le modèle d’affaires, le nombre de dispensaires, etc.
« On aura des dispensaires éventuellement, mais on en est encore à analyser comment ça fonctionnera », explique la chef du conseil de bande, Gina Deer. La situation est déjà tendue dans la communauté puisque les peacekeepers tentent depuis quelques mois de fermer un dispensaire illégal.
POUR LA COMMUNAUTÉ
Mais lorsque les points de vente ouvriront, des « frais » seront appliqués sur le cannabis acheté par les gens qui n’habitent pas à Kahnawake afin « de préserver l’équité sur le marché ».
« C’est pour garder un prix équivalent parce que ça a toujours été un problème pour Québec avec l’essence et le tabac », explique la chef Deer.
Elle insiste sur le fait qu’il ne s’agit pas d’une taxe fédérale ou provinciale puisque la communauté mohawk a tou- jours refusé d’être un « collecteur de taxes pour un gouvernement externe ». L’argent restera au sein de la communauté et sera remis au Bureau de contrôle qui s’en servira notamment pour financer ses activités de sensibilisation contre la drogue.
La loi québécoise sur le cannabis autorise le gouvernement à conclure des ententes avec les communautés autochtones.
Aucune entente n’a encore été signée, confirme le cabinet de la ministre Sylvie d’amour, responsable des Affaires autochtones. La chef Deer dit vouloir discuter avec la ministre, mais précise que la loi a été votée et s’applique, qu’il y ait entente ou non.