Le Journal de Quebec

Le spectre de Rozon plane

- MARIE-JOSÉE R. ROY

Un an plus tard, le fantôme de Gilbert Rozon continue de hanter Juste pour rire, qui dévoilait les animateurs des

Soirées Carte Blanche de son 37e festival, pendant qu’au même moment, le DPCP rencontrai­t plusieurs présumées victimes de l’ex-magnat de l’humour pour leur annoncer, dans certains cas, que leurs plaintes ne feraient pas l’objet de poursuites.

La coïncidenc­e aux allures de mauvaise blague n’a toutefois pas plombé l’ambiance de la conférence de presse. La bonne humeur était au rendez-vous, même si les humoristes présents ont manifesté leur désaccord avec les décisions alors connues du Directeur des poursuites criminelle­s et pénales (DPCP).

Tout en disant espérer qu’on va « éventuelle­ment séparer Gilbert Rozon de Juste pour rire », Laurent Paquin a avoué, dans les circonstan­ces, comprendre les femmes qui hésitent à porter plainte dans les cas d’agressions sexuelles.

« C’est tellement dur à prouver, a-t-il argué. Elles se retrouvent devant un rejet de leur cause, et c’est comme si elles avaient menti. On leur dit qu’on ne les croit pas. Elles doivent trouver ça épouvantab­le. C’est “rough” ! »

« Je pense que justice se fait quand même un peu, malgré tout, a ajouté Paquin. Les faits montrent qu’il y a des conséquenc­es à nos gestes. Mais des accusation­s, un procès, ça clarifie tout… »

SOLIDAIRES

D’autres humoristes ont exprimé leur appui aux présumées victimes.

« Moi, je ne connais pas cet homme-là et ce que j’en ai entendu ne me donne vraiment pas le goût de le rencontrer, a lancé sans détour Jay du Temple, au sujet de Rozon. Je n’ai rien à dire sur lui. Je pense juste aux victimes, j’espère qu’elles ne sont pas trop chagrinées de ça, et j’espère qu’elles ne pensent pas que qui que ce soit doute de la véracité de ce qu’elles ont dit ! »

Quant à Patrick Rozon, vice-président aux contenus francophon­es de Juste pour rire et petit-cousin de Gilbert Rozon, il a refusé, hier, de concéder que l’« annus horribilis » de Juste pour rire n’est peut-être pas encore terminée.

« Je n’étais pas très proche de lui, a-t-il précisé. Moi, je suis en train de me concentrer sur l’entreprise. Je vais laisser la justice faire son travail. »

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