Le Journal de Quebec

Quand un enfant coupe le cordon!

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J’adresse un conseil à Madame G.B, qui vous exprimait sa douleur parce que son fils de 30 ans avait exigé qu’elle coupe tout contact avec lui pour les trois prochains mois afin de respirer un peu. Je conçois que ce soit difficile, car je suis moi-même mère. Mais avec l’énorme différence que mes enfants n’ont jamais été, comme le sien, la seule présence dans ma vie, puisque j’avais un mari que j’aimais.

J’aimerais lui rappeler que les enfants nous sont prêtés. Que ce sont des cadeaux qu’il faut préparer à devenir des adultes pour qu’ils puissent faire leur vie et nous donner à leur tour de beaux cadeaux (des petits-enfants), s’ils le désirent.

J’ai toujours dit à mes enfants que nous les avions conçus et éduqués avec plaisir mon mari et moi pour les préparer à quitter le nid avec plaisir pour revenir nous voir avec plaisir. Quand ils sont partis étudier à l’extérieur (études d’ailleurs payées par nous avec plaisir), nous en avons profité pour sortir plus souvent ensemble mon mari et moi et rencontrer nos amis.

Demeurant à trois heures de chez nous, nos enfants nous appellent une fois par semaine, on s’envoie des photos par internet et ils continuent de venir nous visiter dans le temps des Fêtes et à Pâques. Ils nous invitent pour les fêtes des enfants, et si nous allons à Montréal, ils nous invitent à en profiter pour passer quelques jours avec leurs petites familles.

Quand mon mari est décédé il y a quelques années, je me suis fait de nouvelles amies en entrant dans diverses associatio­ns et j’ai informé mes enfants qu’on continuera­it comme avant et que si jamais j’avais besoin d’eux je les aviserais. Rendue à 75 ans, j’ai toujours ma maison et je profite du temps qu’il me reste pour regarder mes petits-enfants grandir. Je souhaite donc à cette dame la même chance que moi, à la condition qu’elle laisse son fils vivre sa vie. Anonyme

La grande différence entre cette personne et vous c’est d’avoir vite compris la nécessité de laisser à vos enfants leur espace vital sans vous sentir privée de quoi que ce soit. Ce que plusieurs parents, en particulie­r certaines mères monoparent­ales, ont parfois du mal à accepter. De plus, la décision de cette personne de taire la raison qui avait motivé son fils à lui imposer une aussi longue pause dans sa relation avec lui laisse soupçonner une dépendance de sa part à elle, probableme­nt lourde à porter.

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