Des attentes élevées
Le rôle de figuration au sein du plateau de la F1 n’intéresse pas Lawrence Stroll
Lawrence Stroll a réussi partout où il est passé et il entend faire de même dans sa nouvelle aventure en Formule 1.
L’homme d’affaires montréalais a mené un groupe de partenaires financiers, dont André Desmarais (Power Corporation), au rachat de l’écurie Force India en août dernier, une entreprise carrément sauvée de la faillite.
Il aura fallu attendre au dernier Grand Prix de 2018, quoique c’était un secret de Polichinelle, pour apprendre que son fils Lance en deviendrait l’un des deux pilotes titulaires en prévision de la nouvelle saison qui s’amorcera en mars à Melbourne, en Australie.
« UNE VISION À LONG TERME »
Dans une rare interview accordée récemment, Stroll a clairement affiché ses ambitions, affirmant que son organisation ne se contenterait pas d’un rôle de figuration, bien que la concurrence soit très vive.
« Nous avons une vision à long terme, a-til raconté en entrevue au New York Times. Vous comprendrez que je ne suis pas arrivé ici pour perdre de l’argent. Comme dans toutes les entreprises que j’ai possédées dans le passé, je veux réussir. »
Lawrence Stroll, de son vrai nom Lawrence Sheldon Strulovitch, a fait fortune dans l’industrie de la mode en étant associé aux marques Pierre Cardin, Ralph Lauren, Tommy Hilfiger et, plus récemment, Michael Kors.
Il est âgé de 59 ans et ses actifs sont évalués à environ 2,7 milliards de dollars américains. Il est notamment propriétaire du légendaire Circuit Mont-tremblant et compte l’une des plus importantes collections de voitures Ferrari sur la planète.
BUDGET PLAFONNÉ
Stroll ne s’en cache pas, l’arrivée de Liberty Media à la tête de la F1 a été un élément déclencheur dans sa décision de se porter acquéreur d’une équipe de F1.
Ses dirigeants souhaitent en effet faciliter la tâche des plus petites organisations, comme la sienne, pour affronter les grandes puissances du plateau.
Dès 2021, toutes les équipes de F1 seraient limitées à un plafond budgétaire et à une répartition plus équitable des revenus.
« On ne sait pas exactement comment le tout fonctionnera, mais ce contexte nous paraît très favorable, de prétendre Stroll. Ce modèle d’affaires rend notre démarche attrayante.
« Somme toute, nos attentes sont élevées pour l’avenir. Se battre à l’avenir pour la troisième place au championnat [derrière Mercedes et Ferrari] nous semble réaliste. Notre équipe compte sur une maind’oeuvre très compétente et motivée. Elle l’a prouvé dans le passé. »
À la suite de l’acquisition de cette écurie, Stroll a changé le nom de l’organisation pour Racing Point Force India. Or, cette appellation ne sera pas conservée. Sa nouvelle identité sera divulguée plus tard, au moment où sera introduite la nouvelle monoplace au début de 2019.
LE GP DU MEXIQUE MENACÉ ?
De retour en F1 depuis 2015, après une absence de 14 ans, le Grand Prix du Mexique est une nouvelle fois compromis après la présentation de la course en 2019.
Malgré son succès aux guichets, l’événement pourrait perdre son financement public, un élément essentiel à sa survie.
« Le Grand Prix a fait un retour au Mexique grâce à la… corruption et aux versements de nombreux pots-de-vin, a fait savoir Ana Gabriela Guevara, membre de la Commission des sports du Mexique, citée par le site Planet F1. Il faudra trouver autre chose que de l’argent public pour maintenir la course. »
Ces déclarations surviennent au moment où l’organisation du Grand Prix s’est vu décerner en 2018, et ce, pour une quatrième année consécutive, le trophée de la meilleure organisation.