LEGAULT GARDE LE CAP
√ Allocation familiale bonifiée pour tous √ Signes religieux interdits √ Cannabis à 21 ans « Je pense qu’on va réussir à éviter un clash social »
« Si on veut éviter ce qui se passe en France avec les gilets jaunes », il faut continuer à réduire le fardeau fiscal des Québécois, croit le premier ministre François Legault, qui est déterminé à respecter ses engagements électoraux.
Alors que le président français, Emmanuel Macron, vient de décréter « l’état d’urgence économique et social » devant le soulèvement de sa classe moyenne, François Legault se targue d’avoir « été le seul à parler du portefeuille des Québécois » pendant la campagne électorale.
« Je pense que c’est là qu’il y a un risque : on est les plus taxés en Amérique du Nord », a signalé le premier ministre du Québec, dans une première entrevue de fin d’année accordée à notre Bureau parlementaire.
Deux mois après avoir été élu aux commandes du gouvernement, M. Legault se considère sur la bonne voie.
« Je pense qu’on va réussir à éviter qu’il y ait un clash social », a confié M. Legault. Lors de la mise à jour économique, une « allocation famille » bonifiée de 500 $ a été annoncée pour le 2e et le 3e enfant.
Or, pour l’instant, seules les familles dont les revenus n’excèdent pas 108 000 $ en bénéficieront.
« POUR TOUTES » LES FAMILLES
Il promet maintenant d’en faire profiter éventuellement toutes les familles. « Ça va être pour tout le monde », assure-t-il.
Pendant la campagne électorale, la CAQ s’est engagée à remettre annuellement jusqu’à 1200 $ par enfant à compter du 2e enfant. « Ça va être comme promis, mais là, on y va par étape », a dit M. Legault.
Les aînés et les personnes inaptes au travail ne seront pas en reste. « Il n’y aura pas de nouvelle taxe » non plus, par exemple, sur les gros cylindrés afin de réduire les GES.
« Les gilets jaunes… Vous avez vu, ç’a beaucoup commencé dans les régions, parce qu’eux autres se disent : “Moi, je n’en ai pas de transport en commun chez nous et […] puis c’est bien le fun l’environnement, mais je n’arrive plus”… Donc, il faut être prudents. »
Le premier ministre s’étonne par ailleurs que des gens lui « reprochent de respecter » ses promesses.
Qu’à cela ne tienne, il entend aller de l’avant en 2019 avec l’interdiction des signes religieux pour les personnes en autorité et le rehaussement de l’âge légal pour l’achat du cannabis à 21 ans.
Dans les deux cas, il y voit une question de « message ». Qu’une enseignante porte le voile, « ce n’est pas idéal pour l’enfant », considère M. Legault. « Qu’est-ce qui passe en premier ? L’enseignante ou l’enfant ? Moi, je pense que ça devrait être l’enfant. […] Je sais très bien que la majorité de ces femmes ne voient pas nécessairement ce signe comme étant un signe où les femmes ne sont pas égales aux hommes, mais ça peut être perçu comme ça », a dit le chef caquiste.
LE CANNABIS
Quant au cannabis, « comme premier ministre du Québec, ma responsabilité, c’est de dire aux jeunes : ce n’est pas une bonne idée de consommer quand vous êtes jeunes ».
M. Legault promet donc « d’intensifier » les efforts publicitaires visant à décourager les jeunes d’en consommer.