Legault inc.
François Legault attaque son mandat de premier ministre avec son esprit d’entrepreneur.
Dans une entrevue éditoriale accordée à notre Bureau parlementaire, il insiste pour dire qu’il s’implique personnellement dans le cheminement des dossiers confiés à ses ministres.
Si Franklin Delano Roosevelt a imposé par sa grande productivité la tradition du bilan des 100 premiers jours de gouvernance des chefs d’état, le leader de la CAQ trouve que 100 jours, c’est « un peu tôt » et « rapide ».
Mais du même souffle, il soutient qu’en 2019, on constatera l’effet du travail de son gouvernement en santé, en éducation et en économie.
LA BARRE HAUTE
Lorsqu’on lui fait remarquer qu’il a mis la barre haute en multipliant les engagements, il réplique du tac au tac que c’est pourquoi il a rencontré tour à tour les ministres avec leur sous-ministre et leur chef de cabinet pour fixer des échéanciers.
« Je ne suis pas ici pour gérer la continuité, là. Les ministres commencent à sentir la pression, ils ne pourront pas être sur le statu quo pendant très longtemps », assènet-il, installé au bureau autrefois occupé par Maurice Duplessis, dans l’édifice Honoré-mercier.
AU SERVICE DES ENTREPRISES
Le feu dans les yeux, il annonce que même les délégués du Québec à l’étranger se verront confier des objectifs chiffrés d’augmentation des exportations du Québec vers leur pays respectif, afin de générer des investissements.
« Ça, c’est du jamais-vu. Il va falloir qu’ils trouvent des clients pour nos entreprises, c’est aussi concret que ça. »
Même s’il s’est privé de vacances durant l’été pour préparer la longue campagne électorale, le chef, amusé de notre étonnement, dit ne pas ressentir de fatigue.
« La beauté de l’expérience, c’est que dans mes trois priorités, je sais exactement où je m’en vais, et j’ai des gens compétents pour mettre ça en place. »
Le premier ministre chef d’entreprise devra gérer des déceptions s’il ne livre pas la marchandise. Mais si la « business » fonctionne, les Québécois pourraient en avoir pour leur argent…