Le Journal de Quebec

Gilbert Rozon compte bien se défendre

- PATRICK BELLEROSE ET MICHAËL NGUYEN

Gilbert Rozon a à nouveau clamé son innocence, hier, en rejetant les allégation­s d’inconduite sexuelle à son endroit.

« Je vais continuer à me défendre devant la justice et réserve tout commentair­e pour cette instance », a-t-il brièvement fait savoir par voie de communiqué.

Mais, même si la dénonciati­on d’une seule des quatorze plaignante­s a mené à des accusation­s contre l’ancien grand patron de Juste pour rire, hier, la ministre de la Justice a tenu à rassurer les potentiell­es victimes d’agressions sexuelles.

ÇA FONCTIONNE

« Il ne faut pas que la confiance du public soit ébranlée, a affirmé Sonia Lebel hier. Le public doit comprendre que, chaque jour, dans le palais de justice, il y a de nombreuses accusation­s qui sont portées et qui ont du succès. »

Elle assure que le système fonctionne, mais que les causes où aucune accusation n’est portée ont peut-être « une publicité plus grande » que les autres.

Elle-même ex-procureure de la Couronne, Sonia Lebel souligne qu’il s’agit de « décisions difficiles » de la part du Directeur des poursuites criminelle­s et pénales de prendre la décision de poursuivre ou non un suspect.

Sonia Lebel a également voulu s’adresser à celles dont la plainte contre Gilbert Rozon n’a pas été retenue.

« Ce que je veux dire à ces dameslà, c’est que ce n’est pas un jugement de valeur sur leur histoire, ce n’est pas un jugement de valeur sur cette affaire-là, sur le fait qu’elles avaient raison ou non de dénoncer », a-t-elle déclaré.

CONFIANCE DES VICTIMES

La députée du Parti québécois Véronique Hivon a de son côté déploré que des victimes se sentent abandonnée­s par le système de justice.

Elle presse d’ailleurs la ministre de la Justice de mettre sur pied un groupe de travail pour « évaluer toutes les solutions possibles » pour mieux conjuguer la réalité des victimes et le fonctionne­ment du système.

« Nous devons agir pour rebâtir la confiance et offrir des réponses au sentiment d’incompréhe­nsion et d’impunité qui habite les victimes, a-t-elle commenté. C’est notre responsabi­lité, comme représenta­nts de la population, de nous questionne­r et d’agir dans la foulée du mouvement #Moiaussi. »

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