Le Journal de Quebec

Intention de tuer ou légitime défense ?

- SOPHIE CÔTÉ

Francis Labrecque a-t-il poignardé Steven Marceau-brousseau le 24 juin 2017 ? S’il l’a fait, s’agissait-il de légitime défense ou avait-il l’intention de le tuer ?

Ce sont des questions auxquelles devront répondre les six hommes et six femmes membres du jury qui ont entendu pendant sept jours de nombreux témoins, dont la présumée victime et l’accusé, dans le cadre du procès. Les jurés ont écouté attentivem­ent toute la journée hier les plaidoirie­s de la défense et de la Couronne.

Rappelons que Labrecque est accusé de tentative de meurtre, de voies de fait graves et de voies de fait armées, pour des événements qui se sont produits le soir de la Saint-jean-baptiste 2017, dans le logement de la présumée victime situé dans le quartier Saint-sauveur, à Québec.

AVEUX À LA CONJOINTE

Pour le procureur de la poursuite, Me Thomas Jacques, la preuve présentée au procès démontre non seulement que c’est Labrecque qui a asséné les coups de couteau au dos de la victime – dont un qui aurait pu être fatal, au niveau d’un poumon –, mais qu’il avait également l’intention de tuer Marceau-brousseau lors de leur altercatio­n dans la cuisine. Une dette de quelques dizaines de dollars pour du cannabis a mené aux événements.

« [Après le crime], il a admis à sa conjointe ce qu’il avait fait, il a tenté de se sauver des policiers, il a exprimé des regrets [à l’hôpital] et il a tenté d’induire les policiers en erreur », a affirmé Me Jacques en s’adressant au jury. « Il a dit à sa propre conjointe que “ça a mal viré” et “qu’il l’a piqué”, vous avez ça en preuve », a-t-il souligné.

PAS DE SOUVENIR

L’avocat de l’accusé, Me Louis Belliard, est revenu sur le témoignage de son client entendu mardi. Labrecque dit ne pas se souvenir de s’être saisi d’un couteau et d’avoir poignardé Marceau-brousseau.

Selon sa version, il a « vu noir » après avoir reçu un coup de « 2 par 4 » au cours de l’altercatio­n. Un ami de Marceau-brousseau et la conjointe de ce dernier étaient dans le logement, ainsi qu’un autre ami sur le seuil de la porte.

« Qui avait le couteau dans la main ? a questionné Me Belliard. Personne n’a vu Francis Labrecque prendre le couteau », a-t-il soulevé, ajoutant qu’aucune trace D’ADN n’avait été découverte sur le manche du couteau.

Et si Labrecque est celui qui a poignardé la victime, c’était de la légitime défense, a-t-il plaidé. Selon la défense, Labrecque était celui qui était agressé.

« Est-ce que dans sa panique, il a pris le couteau ? C’est une hypothèse possible que vous aurez à décider », a-t-il soumis aux jurés, qui reviendron­t lundi au palais de justice pour entamer leur délibéré.

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FRANCIS LABRECQUE Accusé

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