Les médias n’ont plus accès aux hauts fonctionnaires
L’opposition a dénoncé cette nouvelle façon de faire
Contrairement à un usage établi depuis des années, les médias ne pourront plus interroger directement les hauts fonctionnaires de la Ville de Québec, en marge des comités pléniers annuels consacrés au budget de la municipalité.
Hier matin, le Service des communications de la Ville a averti les journalistes qu’il fallait d’abord faire une demande avant de pouvoir parler aux directeurs de services qui ont pour tâche d’expliquer leurs budgets devant les élus.
En fin de matinée, à la suite d’un impromptu de presse avec Régis Labeaume, il semblait de plus en plus clair que les médias n’auraient plus accès à la haute fonction publique municipale.
« ON VA TOUT VOUS DONNER »
« Ce sont les élus qui portent les dossiers. C’est à nous que vous devez poser les questions, a martelé le maire. Demandez-nous les précisions et on va tout vous donner. On est des politiques. Eux autres ne sont pas des politiques. »
Pourquoi changer subitement une pratique ancrée depuis des années ? « Parce que les élus veulent répondre et rendre compte de leurs propres projets », a répliqué le maire. Il a ensuite ajouté, à la blague, « qu’il faut que les questions soient intéressantes et pertinentes ».
Mardi après-midi, les journalistes voulaient interroger Charles Marceau, directeur du bureau des grands projets, au sujet du dépassement de coûts de 3 millions $ pour la construction du futur Grand Marché. Mais, ce dernier a tourné les talons sans s’adresser aux journalistes.
MANQUE DE TRANSPARENCE
De son côté, Jean-françois Gosselin, chef de Québec 21, a parlé d’une « décision politique » et d’un « manque flagrant de transparence » de l’administration Labeaume. « Les fonctionnaires sont les plus aptes à répondre aux questions, parce qu’ils sont spécialisés et qu’ils connaissent les dossiers. On devrait se fier au bon jugement des fonctionnaires », a-t-il indiqué.
D’après lui, « quand le fonctionnaire juge que la question [lors du comité plénier] est trop politique, la présidente tranche aussi ».