Une « troll » de 62 ans évite un casier judiciaire
Une « troll » de 62 ans qui a écrit à plusieurs reprises sous le pseudonyme de Frank Giroux des commentaires haineux et violents contre les musulmans devra faire 100 heures de travaux communautaires.
Françoise Giroux, une femme sans histoire et détentrice d’un baccalauréat en littérature, a reçu l’absolution conditionnelle qu’elle souhaitait, hier, afin d’éviter un casier judiciaire.
Pendant neuf mois en 2016 et 2017, Giroux a blogué en dessous d’articles sur le site internet Europe Israël. Elle a écrit une vingtaine de messages, dans lesquels elle qualifiait de « lâches », de « sans-dessein » et de « déchets de l’humanité » les musulmans. Elle a fait allusion au fait « de les éliminer », « de les effacer de la surface de la Terre », « de les exterminer ».
« Envoyez un F18 au-dessus et gazez-en quelques-uns au gaz moutarde. Un petit vol en rase-mottes et voilà, le problème est réglé », a-telle notamment écrit. Son dernier message a été rédigé 10 jours avant l’attentat à la mosquée de Québec.
« MOUVEMENT DE MOUTONS »
La sexagénaire, une f emme décrite comme discrète et ayant un cercle social très restreint, a plaidé coupable à une accusation d’incitation publique à la haine. Mais comment a-t-elle pu en venir à écrire de tels propos ? lui a demandé la juge Johanne Roy.
« J’ai utilisé le langage que tout le monde utilisait sur ce site. C’était plus un mouvement de moutons, ce n’était vraiment pas réfléchi. Je n’aurais pas cru que quelqu’un d’ici puisse lire ça, a exprimé Françoise Giroux, qui a dit regretter ses gestes. Pour moi, ce n’était pas réel. »
La juge a pris en considération sa pleine collaboration à l’enquête policière, son plaidoyer de culpabilité, son parcours de vie « somme toute positif » et le fait qu’il s’agirait d’une délinquance « circonstancielle », pour prononcer l’absolution conditionnelle, assortie d’une probation d’un an et de travaux communautaires.