Le Journal de Quebec

Toutes les radios sont donc numéro 1

- GUY FOURNIER guy.fournier @quebecorme­dia.com

Même si je regarde beaucoup de télévision et de cinéma, j’écoute aussi beaucoup la radio. Plusieurs heures par semaine. Ma femme en écoute encore plus que moi, car elle est folle de baladodiff­usion.

Lorsqu’on publie les résultats des sondages radio, je me demande toujours si j’écoute les émissions les plus intéressan­tes. Plus grave encore, est-ce que j’écoute les meilleures stations ? Je ne dois pas, puisque toutes les stations sont numéro 1 et que j’en écoute juste trois ou quatre régulièrem­ent. Est-ce que je passerais à côté de ma vie ?

Ne riez pas. Serais-je comme quelqu’un qui mangerait toujours du steak haché sans savoir qu’il y a du filet mignon ? Ou quelqu’un qui boirait toujours de l’eau plate sans savoir qu’il y a aussi de l’eau pétillante.

À LA TÉLÉVISION, C’EST CLAIR

À la télévision, je n’ai pas ce problème. C’est clair. Selon les cotes d’écoute, on sait très bien quelles sont les émissions les plus populaires. Si on ne regarde pas District 31 ou Fugueuse, par exemple, c’est sûr qu’on manque quelque chose, puisque plus d’un million et demi de Québécois le font.

C’est vrai que les cotes d’écoute ne font pas foi de tout, mais quand on sait que des centaines de milliers de personnes regardent telle ou telle émission, il y a de grosses chances qu’elle en vaille la peine. L’offre télévisuel­le est si généreuse qu’on a besoin des autres pour s’y retrouver.

C’est la même chose pour les livres. Il y a les médias et les amis pour nous renseigner, mais il y a aussi les listes de best-sellers. Elles nous incitent à acheter tel ou tel livre parce qu’elles sont crédibles. Comme sont crédibles les cotes d’écoute de la télévision qu’on raffine continuell­ement. Désormais, on tient compte de l’écoute en différé et on trouvera bientôt le moyen de comptabili­ser toutes les formes d’écoute, quelles que soient les plateforme­s.

PAS SE FIER AUX ANNONCES

À la radio, quand on y regarde de près, on s’aperçoit qu’il ne faut surtout pas se fier aux annonces de promotion que les stations se paient après chaque sondage. Toutes les radios se proclament numéro 1, mais ce n’est jamais tout à fait vrai. Jamais tout à fait faux non plus. Ces promotions ne montrent que les résultats qui font l’affaire de la station.

Elles ne disent pas que le rang que la station prétend détenir dépend de l’heure de l’émission, de la clientèle visée, de l’âge des auditeurs, de l’étendue du marché, du nombre d’heures d’écoute, etc., etc.

Les sondages Numéris que paient les stations de radio sont sûrement valables et utiles pour leurs patrons, mais pour le grand public et même pour les radiophile­s dont je suis, elles ne signifient rien.

MERCI, SOPHIE DUROCHER

Ces promotions ne montrent que les résultats qui font l’affaire de la station.

Dans sa chronique d’hier, ma collègue Sophie Durocher a « tiré les leçons » de « l’affaire Rozon ». Si elle ne l’avait pas fait, j’aurais été tenté de le faire moi-même, mais je suis bien mal placé.

D’abord, parce que je connais Gilbert depuis 1982 et que je l’ai toujours considéré comme un ami, mais surtout parce que je suis un homme. Dans le climat actuel, il serait sans doute mal accepté qu’un homme ait tiré pareilles leçons de l’affaire Rozon.

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