Le Journal de Quebec

Un film sans éclat

Le retour de Mary Poppins est sympathiqu­e, sans plus

- ISABELLE HONTEBEYRI­E

La nouvelle Mary Poppins, qui prend les traits d’emily Blunt, est tout à fait charmante, même si elle ne possède pas l’originalit­é de sa prédécesse­ure.

Rien ne va chez les Banks. Michael (Ben Whishaw), désormais adulte, a perdu sa femme et s’occupe de leurs trois enfants, Annabel (Pixie Davies), John (Nathanael Saleh) et Georgie (Joel Dawson). Sa soeur Jane (Emily Mortimer) aide la maisonnée du mieux qu’elle peut, Ellen (Julie Walters), la femme de ménage, étant un peu débordée.

Parlant de débordemen­t, c’est lorsque la tuyauterie de la maison explose que les avocats de la banque Fidelity Fiduciary arrivent chez les Banks avec la pire des nouvelles qui soit. Puisque Michael a du retard dans le paiement de son hypothèque, il a désormais cinq jours pour trouver la somme totale, faute de quoi l’institutio­n financière – pour laquelle il travaille ! – reprendra sa maison.

UN RETOUR NÉCESSAIRE

C’est dans ce contexte que Mary Poppins descend du ciel pour per- mettre à Michael et à Jane de respirer un peu. De plus, si le duo frère et soeur veut éviter de perdre la maison familiale, il faut absolument qu’ils retrouvent le papier officiel confirmant leur statut d’actionnair­es de la banque, ce qui leur éviterait la reprise de possession. Mais ce n’est pas là l’unique rayon d’action de la gouvernant­e qui aura une action positive sur tous les membres de la famille, sans oublier Jack (Lin-manuel Miranda), un allumeur de réverbères et ami de Mary Poppins.

Pensée comme une comédie musicale classique par le réalisateu­r, producteur et co-concepteur de l’histoire Rob Marshall ( Chicago), Le retour de Mary Poppins démarre en grand. Le numéro chantant et dansant effectué par Lin-manuel Miranda en ouverture et dans lequel on retrouve quelques notes familières des chansons bien connues de Mary Poppins, laisse espérer le meilleur.

L’ombre du long métrage de 1964 est partout et, au début, c’est tant mieux. On se dit, bien naïvement, que ce point d’ancrage servira de tremplin, de rampe de lancement à une Mary Poppins encore plus éclatée que l’originale. Et pour certains numéros dansants et chantants – ceux du bain des enfants, de l’exploratio­n d’une coupelle ou de la visite de l’atelier de la cousine de Mary, incarnée par une Meryl Streep déjantée –, c’est effectivem­ent le cas.

DES BÉMOLS

Mais Le retour de Mary Poppins peine à trouver son souffle malgré l’indéniable magnificen­ce des décors et des costumes. L’effort se sent tout au long des 130 minutes (cela en fait un long métrage un peu longuet pour les moins de 10 ans). La recette est visible dans bon nombre de sous intrigues-(les enfants qui veulent aider leur père ou le personnage du méchant banquier joué par Colin Firth).

Si Emily Blunt parvient à nous faire oublier Julie Andrews, cela ne compense pas l’absence de prise de risques de Disney, un studio qu’on a connu bien plus inventif.

Le retour de Mary Poppins arrive le 19 décembre dans les cinémas de la province.

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Emily Blunt réussit à faire oublier Julie Andrews dans Le retour de Mary Poppins. PHOTO COURTOISIE DISNEY

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