Canada Alpin poursuivi par trois victimes
Les femmes agressées par l’ex-entraîneur de ski Bertand Charest réclament 1,35 M$ à l’organisme
Trois victimes de l’ex-entraîneur de ski Bertrand Charest intentent une poursuite civile totalisant 1,35 million $ contre Canada Alpin pour son aveuglement volontaire.
Dans leur action déposée hier au palais de justice de Montréal, Gail Kelly, Anna Prchal et Geneviève Simard réclament de la fédération nationale de ski chacune 300 000 $ en dommages pour les abus physiques, psychologiques et sexuels qu’elles ont subis, ainsi que 150 000 $ sous forme de dommages punitifs.
« [...] Alpine Canada a préféré protéger son image plutôt que de s’assurer du bien-être des victimes qui étaient sous sa responsabilité, permettant ainsi à l’entraîneur de poursuivre ses abus [...] », lit-on notamment dans le communiqué diffusé par la firme de relations publiques représentant les demanderesses.
12 ANS DE PRISON
Bertrand Charest a été condamné à 12 ans de prison, le 8 décembre 2017, après avoir été reconnu coupable de 37 chefs d’exploitation et d’agression sexuelle aux dépens de neuf ex-athlètes de l’équipe Laurentienne et de l’équipe canadienne féminine junior, durant les années 1990.
Certains des gestes de Charest ont été commis alors qu’il agissait comme responsable du programme de développement de l’équipe canadienne, de 1997 à 1999.
L’action en justice, révélée en matinée, a donné lieu à un autre développement, en début de soirée, après la réaction de la fédération nationale de ski.
« Canada Alpin est toujours en discussion avec les victimes de Bertrand Charest, et nous continuons à leur apporter notre appui et notre collaboration dans toute la mesure dont nous sommes capables. Ces femmes ont fait preuve d’un courage extraordinaire en acceptant d’en parler, et nous saluons leur détermination et leur engagement à contribuer au changement », lit-on dans le communiqué.
« Cette affirmation est fausse. Il n’y a aucune discussion en cours avec Canada Alpin. Nos tentatives de discussion ont été rejetées. Si Canada Alpin veut aujourd’hui changer d’attitude et nous “offrir son appui et sa collaboration”, nous attendons une confirmation de leur participation à une médiation en janvier 2019 », ont plus tard réagi les trois victimes.
RESPONSABILITÉ
« Avec ce qui semble être arrivé avec Alpine Canada, il faut absolument que nos administrateurs de clubs et d’organisations sportifs réalisent qu’ils ont une responsabilité importante et qu’ils sont imputables. Ils doivent prendre tous les moyens pour s’assurer qu’ils prennent soin de leur monde », affirme Sylvain Croteau, directeur général de Sport’aide, un organisme québécois visant à contrer toute forme de violence auprès des athlètes.