Le bon populisme
Le premier ministre du Québec est d’une lucidité remarquable lorsqu’il évoque la crise des gilets jaunes pour nous servir une mise en garde collective.
Depuis le début de la crise sociale qui secoue la France, il est clair que l’actuel gouvernement est sensible à cette nouvelle donne qui fait en sorte que des peuples peuvent se soulever contre l’ordre établi.
BRANCHÉ
Par cette prise de conscience, le PM démontre qu’il existe deux styles distincts de populisme. Le mauvais, et le bon. Le mauvais, c’est évidemment le grand orange américain, qui sévit à grands coups de mensonges et de démagogie, carburant à la haine et s’abreuvant de la division populaire.
Mais il y a aussi le bon populisme. Celui qui fait en sorte qu’un gouvernement est capable de se montrer à l’écoute des préoccupations des gens qu’il représente. Legault a raison. Les Québécois en ont marre d’être taxés et surtaxés. D’être imposés et surimposés. On a peut-être l’impression qu’ici, nous sommes un peu plus bonasses qu’à bien d’autres endroits dans le monde. Mais il faudrait être fort naïf et imprudent pour croire qu’une telle dérape ne pourrait pas survenir chez nous.
POUVOIR
On a beaucoup parlé du fait que la CAQ n’avait jamais gouverné, qu’il s’agissait d’un jeune parti avec peu d’expérience. Cette situation peut certes amener le gouvernement à commettre des bourdes. Il y en a eu, et il y en aura. Mais force est de constater qu’un parti qui n’a jamais connu l’ivresse du pouvoir est plus à même de saisir les enjeux réels qui touchent les gens.
Alors, combien de temps cela prendil avant qu’un gouvernement ne se complaise dans le confort du pouvoir et qu’il ne s’envole vers la stratosphère, tel un ballon gonflé à l’hélium lâché lousse ? Nul ne le sait. Mais souhaitons que cette agréable forme de populisme continue longtemps d’animer François Legault.