Ça avance bien
La publication de l’étude de marché réalisée pour le groupe Baseball Montréal deux jours après la mise au rancart du projet d’un nouveau stade à Tampa n’est pas une coïncidence.
Les résultats devaient être annoncés après la période des Fêtes. Mais il y a lieu de croire que Rob Manfred a donné le feu vert à la divulgation du rapport à la suite des développements survenus à Tampa. La patience du commissaire commence à s’effriter.
Les Rays se retrouvent dans la même situation que les Expos dans leurs dernières années. C’est la deuxième fois, pour eux aussi, qu’un plan de construction d’un stade échoue, faute de financement.
Ce nouvel échec les isole des 29 autres équipes du baseball majeur. Par chance, ils ont encore un propriétaire, ce qui n’était plus le cas des Expos, qui étaient sous tutelle à leurs trois dernières années. Mais Stuart Sternberg restera combien de temps encore ?
Les conclusions de l’étude effectuée pour les investisseurs montréalais dirigés par Stephen Bronfman sont un autre pavé dans la mare pour les Rays. L’analyse indique que Montréal réunit toutes les conditions pour faire vivre une équipe. La réponse positive du public était prévue, puisque les personnes sondées étaient des amateurs de baseball. Mais le fort taux d’intérêt démontré par la communauté des affaires n’est pas sans surprendre. Les organisations sportives professionnelles ne peuvent vivre sans l’appui d’entreprises.
PAS DE STADE SANS TOIT
Les préférences manifestées par les amateurs concernant l’emplacement d’un nouveau stade et l’expérience client correspondent à ce qu’on observe dans les nouveaux stades sportifs. Pour les jeunes, les événements sportifs sont des occasions de socialiser. Autrefois, les mordus de baseball restaient rivés à leur siège tant qu’ils le pouvaient avec leur feuille de pointage sur les genoux.
Un élément primordial manque dans le rapport. La question d’un stade couvert n’est pas abordée. On peut penser que le sujet a été traité dans les groupes de discussion, mais le groupe Baseball Montréal veut probablement attendre avant d’en parler. L’addition d’un toit entraînerait des déboursés additionnels de 150 à 200 M$. Mais un stade de baseball sans toit serait une utopie dans le climat capricieux de Montréal. Il en faudra un pour vendre des billets en avril, mai et septembre.
À Milwaukee, où il ne fait guère plus chaud qu’à Montréal pendant ces mois, on estime que le toit du Miller Park permet d’attirer plus d’un million de spectateurs chaque été. Il faudra évaluer la question le moment venu.
AIDE GOUVERNEMENTALE
Cela dit, les choses avancent bien. Stephen Bronfman a indiqué dans une entrevue à Radio-canada, hier, qu’un site a été choisi pour un stade et qu’une annonce sera faite bientôt à ce sujet. Il a fait savoir après avoir été reçu par le premier ministre François Legault qu’il solliciterait une participation financière du gouvernement. Cette perspective déplaira à certains, mais on ne parle pas d’un partenariat public privé. La question demandera du doigté de la part de Bronfman et ses partenaires financiers. Il en est très conscient et c’est pourquoi il veut attendre au moment voulu pour engager des pourparlers avec Québec.
On ne parle plus d’un rêve, mais de concret. La venue d’une équipe, que ce soit par relocalisation ou par voie d’expansion, pourrait venir vite. Disons dans deux ans au plus tôt, sinon dans trois ou quatre ans.