Un premier Noël au Québec
Des travailleurs étrangers ne regrettent pas leur choix de s’être établis ici malgré le froid et l’éloignement
VALLÉE-JONCTION | Les travailleurs des îles Maurice et Madagascar recrutés cette année par Olymel pour son usine de Beauce ne regrettent pas leur choix de s’être établis au Québec, même loin de la chaleur de leur pays natal et à l’approche de Noël que plusieurs vivront éloignés de leurs enfants.
« Je referais le même choix », indique sans hésiter Karen Ngan Kuen Waye, qui est parmi la centaine de travailleurs des îles Maurice et Madagascar, dans l’océan Indien, à avoir rejoint les rangs de l’usine de Vallée-jonction en pleine pénurie de main-d’oeuvre dans la région.
À l’approche de Noël, la mère de famille a le coeur gros, ayant dû laisser derrière elle ses deux filles de 5 et 11 ans. Son statut de travailleuse temporaire ne lui permet pas de faire venir ses enfants au pays, mais elle compte « se battre » pour obtenir le statut de résidente permanente qui lui faciliterait les choses.
C’est justement pour leur offrir « un meilleur avenir » qu’elle a accepté l’offre d’olymel. « Cela fait neuf mois que je suis là et je trouve qu’il fait bon vivre au Québec. On a choisi d’être là. Je vois qu’il y a beaucoup d’opportunités, surtout pour les enfants », confie la dame de 32 ans.
JOINDRE LES DEUX BOUTS
Comme elle, 97 autres travailleurs étrangers ont été accueillis depuis mars à Vallée-jonction. Un seul a choisi de quitter l’aventure jusqu’ici. Une majorité a plutôt la ferme intention de rester, selon le directeur de l’usine, Michel Poirier, qui dresse un premier bilan positif de cette opération séduction.
« Ils recherchent une stabilité et ce qu’ils disent, c’est que malgré le froid et la température que l’on a au Québec, on est bien », remarque-t-il. Olymel sera là pour les accompagner dans leurs démarches d’immigration, mentionne-t-il.
De l’avis des travailleurs rencontrés par Le Journal, le coût de la vie est particulièrement élevé à l’île Maurice, alors que les salaires y sont généralement bas. « Ici, on arrive à joindre les deux bouts », affirme Samuel Riche, dont les deux enfants sont toujours à l’autre bout du monde.
APPRÉCIÉS
« On a beaucoup d’opportunités, surtout pour reprendre les études, pour aller devant, pour devenir plus indépendants », croit pour sa part Andrée-marie Veronique, 28 ans. De quoi faire oublier plus facilement la chaleur et les plages paradisiaques.
Souriants et travaillants, les employés mauriciens et malgaches sont appréciés à l’usine et dans le village, tient à ajouter Michel Poirier. Ils sont d’ailleurs nombreux à s’être mêlés aux activités socioculturelles organisées par la municipalité.
« Ils rentrent le matin et ils donnent une poignée de main à tout le monde. Ce sont des gens qui vont vers les autres. Ils ont vraiment une très, très bonne attitude », vante le directeur de l’usine.