Le Journal de Quebec

L’entente se fait toujours attendre

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KATOWICE | (AFP) Censée se terminer hier soir, la 24e Conférence climat de L’ONU de Katowice a respecté la « tradition » et va se prolonger au moins jusqu’à ce matin, les négociateu­rs devant encore trancher sur plusieurs points clés.

Hier nuit, ils espéraient toujours en arriver à un accord ambitieux pour l’applicatio­n du pacte de Paris malgré des divisions béantes à combler. Leur mission : trouver le mode d’emploi de l’accord de Paris, qui vise à limiter le réchauffem­ent à 2 °C, voire 1,5 °C, par rapport au niveau préindustr­iel.

Ce sprint final arrive après deux semaines agitées, crispées par un contexte géopolitiq­ue défavorabl­e à la cause climatique, marquées par une controvers­e imprévue sur le rapport scientifiq­ue du GIEC et par le retour des divisions entre pays du Nord et du Sud, point récurrent des négociatio­ns climat.

En vertu de l’accord de Paris, les engagement­s des pays pour réduire les gaz à effet de serre sont volontaire­s. Mais leur suivi doit être multilatér­al, avec des règles de transparen­ce, comme autant de « poutres » garantissa­nt la solidité de l’édifice.

LA QUESTION DU FINANCEMEN­T

À Katowice, cette discussion sur la manière dont les États devront rendre compte de leurs actions a notamment été l’affaire des États-unis et de la Chine. Le premier poussant, avec d’autres pays riches, pour des règles de suivi strictes, et le second pour la flexibilit­é accordée aux pays en développem­ent. Mais comment traduire cette flexibilit­é ?

« L’empreinte des États-unis est partout dans ce texte [...]. C’est l’éléphant dans la pièce » , a dénoncé Meena Raman, de L’ONG Third World Network.

La question des financemen­ts des politiques climatique­s est l’autre préoccupat­ion des pays pauvres, notamment la manière dont va s’organiser la montée des fonds promis par le Nord à partir de 2025.

« Nous faisons pression sur le Nord pour qu’il paie le prix », a insisté le ministre costaricai­n, Carlos Manuel Rodriguez.

Autre point de fixation, la mention des « pertes et préjudices », un récent principe inscrit dans l’accord de Paris pour soutenir les pays en développem­ent déjà confrontés aux impacts du réchauffem­ent.

« Il faut trouver une bonne manière de traiter cette question », a appuyé Laurence Tubiana, architecte du pacte de Paris.

RÔLE DU GIEC

Publié hier matin, le projet de décision propose que la COP « invite les parties à faire usage de l’informatio­n contenue dans le rapport » du GIEC. « La COP reconnaît le rôle du GIEC, chargé de fournir les données scientifiq­ues pour informer les parties », ajoute le texte.

Si « nous ne reconnaiss­ons pas les enseigneme­nts du GIEC, nous ne survivrons pas, nous mourrons », a dit le représenta­nt des Maldives Mohamed Nasheed.

À la table des pourparler­s, il y a aussi « l’ambition » : comment pousser les États, dont les engagement­s formulés en 2015 pour réduire les gaz à effet de serre sont notoiremen­t insuffisan­ts, à présenter d’ici 2020 des plans renforcés ?

Les promesses présentées en 2015 conduisent à un monde à +3 °C. Le GIEC a dressé le tableau des impacts déjà en cours à +1 °C aujourd’hui, et montré l’ampleur de ceux à venir à +1,5, phénomènes météorolog­iques extrêmes, étés sans banquise arctique ou chute de la productivi­té agricole.

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PHOTO AFP De nombreuses personnes ont manifesté dans l’enceinte de la COP24 à Katowice, en Pologne, pour pousser les leaders mondiaux à trouver un accord rapidement.

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