Le Journal de Quebec

Torturer son corps

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NEW YORK | La nouvelle nous est tombée dessus comme une tonne de briques. Nous étions déjà au Madison Square Garden quand le bruit s’est mis à courir sur le plancher.

David Lemieux avait été conduit à l’hôpital tôt le matin. Il était dans un état de déshydrata­tion qui nécessitai­t une hospitalis­ation. Il reposait sous perfusion.

Sacrament Ginette ! Ça va t’y arrêter ? Cette fois, ce n’était pas trop tragique. Vaut mieux une hospitalis­ation avant un combat qu’après coup comme ça s’est passé avec Adonis Stevenson.

Pas trop grave pour la santé de David Lemieux. D’ailleurs, son promoteur Camille Estephan, qui l’aime comme un fils, l’a dit et répété dans un point de presse surréalist­e donné au coin de la 33e et de la 7e en plein coeur de Manhattan.

Vous savez comment sont les curieux. En voyant deux caméras, les micros de Nancy Audet et de Jean-luc Legendre et trois autres journalist­es montréalai­s poser des questions à Estephan, ils se sont dit que ça devait être des grandes vedettes. Ils se sont mis à prendre des photos et des selfies devant ces stars. Grosse Pomme un jour, Grosse Pomme toujours.

Pas trop grave pour la santé, mais grave pour la suite des choses.

TORTURER SON CORPS

David Lemieux n’est pas le premier « performer » à torturer son corps pour améliorer ses chances de briller sur une scène. Les jockeys souffrent le martyre pour rester à 130 livres et moins pour alléger au max le poids que doit supporter leur cheval. On dope les jeunes gymnastes pour les empêcher de grandir, les ballerines, les mannequins et certaines actrices en viennent à souffrir d’anorexie pour se conformer aux diktats de la mode et des réseaux sociaux. On peut jouer du xylophone sur leurs côtes.

Dans le sport, les judokas, les spécialist­es des arts martiaux mixtes, les haltérophi­les, les boxeurs, les lutteurs amateurs, les coureurs de fond torturent leur corps pour le plier aux exigences des performanc­es.

Quand vient le temps de rogner un dixième de seconde, une once sur un pèse-personne, quand vient le temps de jouer pour un championna­t, la plupart des grands sont prêts à risquer leur peau.

Ou du moins leur santé…

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