Le Journal de Quebec

Sommes-nous rendus moumounes ?

- RICHARD MARTINEAU

Hier, ma femme et moi étions censés nous pointer au Palais des congrès de Montréal pour faire la promotion de QUB Radio au Salon de l’auto.

« On y va ou pas ? demande ma femme.

— On n’y va pas, voyons, Sophie, ils annoncent une super grosse tempête ! Même le gouverneme­nt dit aux gens de rester chez eux ! »

TOUTE UNE AVENTURE !

Alors on a appelé notre boss à QUB et on lui a dit qu’on ne se pointera pas, même si notre présence avait été annoncée sur les médias sociaux.

« Regarde, Jean-nic, même le gouverneme­nt dit de ne pas prendre notre auto.

— Ah, si le gouverneme­nt le dit… », répond-il, avec son ton sarcastiqu­e habituel.

On a donc enlevé notre manteau et on est retournés dans le salon.

Mais 10 minutes plus tard, on se sentait cheap. Après tout, on avait promis d’y aller, et une promesse est une promesse, chez les Durocher-martineau.

Alors, on a remis notre manteau et on a sauté dans notre auto avec fiston.

Or, devinez ce qui s’est passé en chemin vers le Palais des congrès ? Vous ne le devinerez jamais ! Rien. Il neigeait. Comme il neige tous les hivers.

J’ai conduit prudemment, et on a pu aller serrer des mains au Salon et expliquer aux gens (qui étaient présents en grand nombre, malgré les appels de panique du gouverneme­nt) comment écouter QUB Radio.

Fin de l’histoire.

LA TEMPÊTE DU SIÈCLE !

Se pourrait-il qu’on soit en train de devenir moumounes ?

(Note aux petits lapins : « moumoune » n’est pas une insulte envers les gais. Il y a des hétéros moumounes comme il y a des gais non moumounes. Ça veut juste dire : peureux. Trop prudent. Froussard, lâche, dégonflé. Si vous capotez parce que j’ai écrit ce mot dans une chronique, c’est que vous êtes moumounes, quelle que soit votre orientatio­n sexuelle. D’accord ?)

Un avertissem­ent du gouverneme­nt, saint bordel !

Oui, effectivem­ent, il y a eu une bonne bordée. Dans la région de Montréal, en tout cas. Mais rien pour écrire à sa mère.

Hier, on avait l’air d’une bande d’africains qui voyaient de la neige pour la première fois.

« Mon pays ce n’est pas un pays, c’est l’hiver », ça ne vous rappelle pas quelque chose ? Ça ne sonne pas une cloche ?

Non seulement on crie au racisme dès que quelqu’un dit « J’ai attendu en file indienne » ou « C’était noir de monde », mais on craint l’apocalypse à la moindre bordée de neige.

Parfois, je me dis que si un pays étranger décidait de nous envahir, on ne durerait pas 10 minutes.

Cinq minutes, et le drapeau de l’ennemi flotterait au-dessus du parlement. Moumounes, je vous dis. Cet affronteme­nt serait tellement bref qu’il ferait passer la bataille des Plaines d’abraham pour la Deuxième Guerre mondiale.

LES TAPONS

En fait, ce qui était dangereux n’était pas la tempête, mais les tapons qui roulent en hiver comme si c’était l’été – deux pieds derrière toi, le char qui ressemble à un igloo. EUX sont redoutable­s ! Tiens, le gouverneme­nt devrait lancer des avertissem­ents pour signaler la « présence de conducteur­s tatas sur les routes ».

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