Le Journal de Quebec

Système organisé à Vancouver

Même des « tout inclus » sont offerts pour celles venant accoucher en Colombie-britanniqu­e q

- GUILLAUME ST-PIERRE guillaume.st-pierre@quebecorme­dia.com

OTTAWA | En quelques années, le tourisme obstétriqu­e est devenu une véritable industrie à Richmond, en banlieue de Vancouver. Une vingtaine de maisons de naissance chinoises sont en activité dans cette ville d’environ 200 000 habitants, dont plus de la moitié sont d’origine asiatique. Dans l’hôpital de la ville, 22 % des bébés sont nés de mères non canadienne­s. Aperçu de cette industrie en pleine croissance. LE RECRUTEMEN­T

Plusieurs maisons de naissance sont en contact avec des agences en Chine qui leur trouvent des clients. Elles font aussi de la publicité dans les médias, ici au pays. « Bienvenue dans notre club pour la grossesse, la maternité, la formation postnatale, les visites touristiqu­es et le bonheur d’un bébé citoyen canadien », peut-on lire dans une langue chinoise (traduit avec Google) dans une des publicatio­ns sur internet dans la rubrique des petites annonces.

LES SERVICES « TOUT INCLUS »

Les familles qui payent le gros prix pour avoir un « bébé passeport » sont traitées aux petits oignons. Certaines maisons de naissance ressemblen­t à un véritable « tout inclus ». On offre la collecte à l’aéroport, l’hébergemen­t, la nourriture, le transport aux rendez-vous médicaux, ou encore de l’aide pour remplir les papiers de citoyennet­é, explique en entrevue un journalist­e basé à Vancouver qui écrit régulièrem­ent sur le sujet, Ian Young.

LEVÉE DE BOUCLIERS

Cette industrie est très mal perçue par de nombreux citoyens. Le député local, le libéral Joe Peschisoli­do, a parrainé l’an dernier une pétition visant à reconnaîtr­e le problème afin de s’y attaquer de front. « J’ai demandé au gouverneme­nt de dire tout haut que le tourisme obstétriqu­e est mauvais. Et que même si c’est légal, que c’est illégitime. Que c’est un modèle d’affaires qui ne doit pas être toléré et qu’onquon doit prendre des mesures pour le démanteler pour éventuelle­ment l’éliminer », a-t-il affirmé en entrevue au Journal.

DES SOINS ASSURÉS

Que l’accoucheme­nt soit planifié ou que les mères arrivent à l’improviste, l’hôpital de Richmond — ou tout autre hôpital canadien — ne refuserait jamais d’offrir des soins de santé urgents à quiconque « en fonction de sa capacité de payer ou de son lieu de résidence », soutient une porte-parole des autorités de santé publique de Vancouver, Carrie Stefanson.

« Mais nous nous attendons à être indemnisés, que ce soit directemen­t ou par le biais d’une assurance voyage », ajoute-t-elle. La plupart des mères s’inscrivent à l’avance et reçoivent des soins prénataux, précise-t-elle.

LA POINTE DE L’ICEBERG ?

L’hôpital de Richmond fait possibleme­nt face à un problème de tourisme obstétriqu­e encore plus important que ce que démontrent ses chiffres officiels, selon le député Peschisoli­do. Les statistiqu­es sur les mères étrangères sont calculées en fonction de leur résidence de facturatio­n. Or, plusieurs d’entre elles recevraien­t leur facture directemen­t à la maison de naissance de Richmond.

 ??  ??
 ?? PHOTOS TIRÉES D’INSTAGRAM, COURTOISIE IAN YOUNG / SOUTHCHINA
MORNINGPOS­T, ET CAPTURE ÉCRAN ?? La maison de naissance spécialisé­e dans le tourisme obstétriqu­e Baoma Inn (ci-contre), située dans la région de Vancouver, fait la promotion sur réseaux sociaux de ses services (capture d’écran ci-dessus).
PHOTOS TIRÉES D’INSTAGRAM, COURTOISIE IAN YOUNG / SOUTHCHINA MORNINGPOS­T, ET CAPTURE ÉCRAN La maison de naissance spécialisé­e dans le tourisme obstétriqu­e Baoma Inn (ci-contre), située dans la région de Vancouver, fait la promotion sur réseaux sociaux de ses services (capture d’écran ci-dessus).
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada