Tout à gagner à Davos
PARIS | Donald Trump n’y sera pas, Theresa May et Emmanuel Macron non plus. Mais le premier ministre du Québec, François Legault, a tout à gagner de sa première participation au Forum économique mondial, selon deux grands habitués de Davos.
Yvan Allaire est allé au Forum économique mondial de Davos six fois. Jean Charest, lui, à neuf occasions. Ils gardent tous les deux un souvenir marquant de ce sommet annuel, qui a toutes les allures d’un marathon pour les gens d’affaires, chefs de gouvernements et d’état, et même pour les vedettes hollywoodiennes présentes.
Mercredi, jeudi et vendredi, plus de 70 chefs d’état et 2000 dirigeants d’entreprises participeront au sommet niché dans les montagnes suisses.
« Davos, le Forum, c’est un lieu de rencontre. On y va avec un objectif clair. Ce n’est pas pour y écouter des conférences. Le but est de maximiser le potentiel de chacune des rencontres avec des gens qui sont difficiles à rencontrer autrement », explique M. Allaire, professeur émérite de stratégie à L’UQAM et ex-président du Global Agenda Council on the Role of Business du Forum économique mondial.
L’entourage de M. Legault travaille probablement depuis de nombreuses semaines à confirmer des rencontres avec des gens d’affaires susceptibles d’investir au Québec.
Tous les premiers ministres du Québec sont allés à Davos depuis Robert Bourassa, sans exception, rappelle l’ex-premier ministre Charest en entrevue au Journal.
« C’est un très bon investissement en temps et en argent, parce qu’on rencontre un très grand nombre de chefs d’entreprises qui sont investis au Québec ou qui vont le faire. D’être capable de faire tout ça en seulement trois jours, c’est unique. »
Les journées sont longues et chargées. Chaque minute, chaque échange compte, dit-il.
DES RETOMBÉES... À LONG TERME
Au fil des années, les retombées ont été nombreuses pour le Québec et le Canada, avance M. Charest. L’accord de libreéchange Canada-europe a été proposé pour la première fois à Davos. Il met en garde ceux qui voudraient évaluer rapidement les retombées d’une participation au Forum pour M. Legault. De premières rencontres entre l’ex-pdg d’air Transat et des entreprises permettent de briser la glace. Mais les annonces qui en découlent peuvent prendre des mois, voire des années à se concrétiser.
C’est d’autant plus vrai que le Forum de cette année s’annonce mouvementé, en raison de l’annulation de la participation de nombreux chefs de gouvernement.