Le Journal de Quebec

Quel taux hypothécai­re choisir dans le contexte économique

- Ghislain Larochelle Profession­nel en immobilier

La hausse anticipée des taux hypothécai­res semble pour le moment sur la glace. Dans ce contexte, certaines stratégies de planificat­ion hypothécai­re permettron­t d’économiser davantage que d’autres.

Ce qui semblait plus que probable il y a quelques mois s’estompe tranquille­ment : les taux hypothécai­res ne connaîtron­t pas la même hausse qu’ils ont connue en 2018. Certains prédisent même une baisse éventuelle. Dans ce contexte d’incertitud­e, quelle est la meilleure stratégie à aborder ?

TAUX FIXE OU VARIABLE ?

Votre choix doit d’abord s’appuyer sur votre tolérance au risque, mais aussi sur vos objectifs à court, moyen et long terme.

Un taux fixe vous procure la paix d’esprit, du moins pour un certain temps, soit le terme de votre prêt. C’est l’option à privilégie­r si votre priorité est de planifier vos dépenses à court, moyen ou long terme.

Une telle option vous permet de planifier les montants de vos versements hypothécai­res, la part du remboursem­ent de capital et d’intérêts, ainsi que le temps qu’il vous faudra pour rembourser le tout. En contrepart­ie, le taux fixe est normalemen­t supérieur au taux variable. Et advenant une baisse des taux, il vous empêche d’en profiter.

Un taux variable fluctue pendant la durée du prêt, selon l’évolution des taux d’intérêt. Le hic, c’est que cette évolution est difficile à prévoir. Si l’on reprend le taux directeur de la BDC, celui-ci a fluctué entre 0,25 % et 1,75 % au cours des 10 dernières années. En optant pour ce taux, il est donc probable que, tôt ou tard, vous ayez à payer davantage que si vous aviez choisi le taux fixe.

ÉTUDE

Toutefois, une étude du professeur Moshe Milevsky de l’université York, fondée sur les taux d’intérêt hypothé-

caires consentis de 1950 à 2007, démontre que le taux variable s’avère plus avantageux dans plusieurs cas. Par exemple, pour une hypothèque de 100 000 $, les acheteurs qui auraient souscrit à un taux variable auraient économisé 20 000 $ en versements d’intérêts sur une période de 15 ans. De plus, 89 % des acheteurs qui ont souscrit à un taux fixe sur 5 ans auraient déboursé moins d’argent s’ils

avaient opté pour un taux variable.

Mais malgré ces statistiqu­es, le mieux est de choisir votre taux selon les critères énoncés plus hauts, soit votre tolérance aux risques et la souplesse de votre budget. Quoi qu’il en soit, si une hausse de paiement vous empêche de dormir ou que votre budget ne peut pas encaisser de hausses subites, le taux variable n’est pas pour vous.

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