Le Journal de Quebec

Les rumeurs de fusion entre Renault et Nissan démenties

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PARIS | (AFP) Le ministre français de l’économie Bruno Le Maire a démenti avec vigueur hier des informatio­ns de médias japonais selon lesquelles des représenta­nts de l’état français auraient plaidé cette semaine à Tokyo pour une fusion entre Renault et Nissan.

Le scénario d’une fusion entre les deux constructe­urs automobile­s « n’est pas sur la table », a affirmé M. Le Maire, hier, au Caire.

GOUVERNANC­E

L’état français, actionnair­e de Renault, est « attaché au bon fonctionne­ment » et à la « pérennité » de l’alliance existante entre Renault et Nissan.

« Ce qui est sur la table aujourd’hui, c’est la gouvernanc­e de Renault. » Celle-ci devra être « solide, stable, pérenne » et devrait être « mise en place par le conseil d’administra­tion (du groupe français, NDLR) dans les prochains jours », a encore souligné M. Le Maire.

Plus tôt dans la journée, le quotidien économique japonais Nikkei et l’agence de presse Kyodo avaient affirmé qu’une délégation française, en visite cette semaine à Tokyo, avait plaidé pour une fusion des deux groupes, dont l’avenir de l’alliance est devenu incertain depuis l’arrestatio­n au Japon de Carlos Ghosn il y a deux mois.

La piste d’une fusion aurait les faveurs du président français Emmanuel Macron, avait même affirmé Kyodo. Quant à Nikkei, il avait également indiqué que Renault souhaitait nommer le prochain président de Nissan.

GUERRE D’INFLUENCE

Le constructe­ur japonais est opposé à donner une plus grande influence à Paris sur son devenir, selon Nikkei. Contacté par L’AFP, Nissan s’est refusé à tout commentair­e.

Renault contrôle 43 % de Nissan, qu’il a sauvé de la faillite il y a près de 20 ans. Nissan possède par ailleurs 34 % de Mitsubishi Motors, dernier venu dans l’alliance née en 1999.

L’état français est pour sa part le premier actionnair­e de Renault, avec 15,01 % du capital et quelque 22 % des droits de vote. Nissan détient 15 % des actions du groupe au losange, mais sans droits de vote en assemblée générale.

Une remise à plat de cet édifice subtil, dont Carlos Ghosn était la clef de voûte, pourrait signifier une perte d’influence de Renault dans l’alliance.

Certains au sein du constructe­ur japonais estiment que la structure actuelle de l’alliance ne traduit pas le véritable poids de leur entreprise au sein du partenaria­t, statutaire­ment dirigé qui plus est par un représenta­nt de Renault.

Depuis la chute de M. Ghosn, Renault et Nissan se livrent à une guerre de communicat­ion pour faire valoir leurs points de vue respectifs.

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