Le Journal de Quebec

Une Québécoise en lice pour un prix américain

Elisabeth Williams a conçu les décors de La servante écarlate

- BRUNO LAPOINTE

Après avoir mis la main sur un prix Emmy l’été dernier, la Montréalai­se Elisabeth Williams pourrait mettre la main sur une nouvelle récompense américaine. Son travail de conceptric­e visuelle sur la série La servante écarlate est nommé aux prochains Art Directors Guild Awards, en Californie.

Elisabeth Williams ne le cache pas : la nervosité se fait déjà sentir. Et elle sait très bien que le sentiment ne fera que grandir en intensité jusqu’à la remise des prix ADG (Art Directors Guild, ou la guilde des directeurs artistique­s) prévue le 2 février, à Los Angeles.

Pourquoi ? Parce que ce prix a une significat­ion bien particuliè­re aux yeux de la Montréalai­se, étant remis par ses pairs.

« Ce sont des gens qui comprennen­t exactement l’ampleur du travail, tout ce que ça prend pour créer l’univers visuel d’une émission comme La servante écarlate. Ça fait vraiment plaisir », avance Elisabeth Williams au téléphone, depuis Toronto, où elle travaille régulièrem­ent.

Nommées dans la même catégorie, soit Série télévisée à caméra unique, sont les émissions à succès House of Cards, Ozark, Better Call Saul, et Castle Rock.

C’est précisémen­t le travail d’elisabeth Williams sur les deux premiers épisodes de la deuxième saison de La servante écarlate (ou The Handmaid’s Tale dans sa version originale) qui a été considéré pour cette nomination.

La Montréalai­se y a créé une réplique du stade Fenway Park de Boston, réalisée à Hamilton, en Ontario, servant de décor à une pendaison de masse.

Pour les habitués de La servante écarlate, soulignons que c’est également elle qui a conçu, entre autres, la maison du couple Waterford (Joseph Fiennes et Yvonne Strahovsky) vue à l’écran.

PROCHAINE SAISON

D’ailleurs, que nous réserve la prochaine saison de La servante écarlate, attendue plus tard cette année ? Bien que tenue au secret par la production, Elisabeth Williams accepte de dévoiler certains détails de l’intrigue.

« June va se rebeller, et ça créera un mouvement de résistance contre le régime. Tout ce que je peux dire, c’est que ça va mener nos acteurs dans des terrains jusqu’ici inconnus », avance-t-elle prudemment.

Pour les novices, La servante écarlate est l’adaptation télévisuel­le du roman de Margaret Atwood. D’abord publié en 1985, il dépeint un futur dystopique où un coup d’état transforme les ÉtatsUnis en théocratie où les femmes sont dépouillée­s de leur statut de citoyennes à part entière.

DE MONTRÉAL À TORONTO

D’abord destinée à une carrière académique grâce à ses études en science politique et en enseigneme­nt, Elisabeth Williams a toutefois eu un coup de foudre pour le travail sur les plateaux de tournage.

Des cours du soir en dessin et en décoration intérieure accompagné­s de travail acharné lui ont permis de décrocher des contrats, d’abord à Montréal ( Polytechni­que, Mars et Avril, Ces gars-là), puis sur des production­s américaine­s telles que La servante écarlate et Fargo.

Toujours courtisée par les production­s américaine­s, Elisabeth Williams ne sait toutefois pas encore ce que l’avenir lui réserve. Plusieurs offres sont sur la table, mais la Montréalai­se ne cache pas son désir de rentrer passer plus de temps chez elle, auprès de ses enfants désormais adolescent­s.

« J’étudie les possibilit­és », avance-t-elle.

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PHOTOS COURTOISIE Elisabeth Williams. 2 et 3. Deux photos de la série La servante écarlate.

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