Si on pouvait changer de personnalité ?
Auteur de nombreux romans, tous best-sellers, l’écrivain français Laurent Gounelle a imaginé qu’on pouvait changer de personnalité - pour le mieux - avec tout ce que cela implique comme bouleversements dans son nouveau roman, Je te promets la liberté.
Sybille Shirdoon, l’héroïne de cette nouvelle histoire, se retrouve dans un fameux cul-de-sac. Malgré toute sa bonne volonté, elle fait face à l’échec professionnel, à l’effritement de sa vie amoureuse, à la trahison et à la séparation. Bref, ça va mal.
Mais cette accumulation d’obstacles la place sur une nouvelle voie : la découverte de soi et des autres. Son cheminement se fait en présence d’un mystérieux maître qui a le pouvoir de changer la personnalité des gens. Est-ce une bonne idée ?
Laurent Gounelle s’est en partie inspiré de son propre cheminement pour écrire cette inspirante histoire de transformation, qui fournit quelques clefs pour l’épanouissement personnel et la réussite.
CHANGER SA PERSONNALITÉ
Il explique sa démarche, en entrevue. « J’avais envie d’amener les gens à réaliser qu’en fait, leur vie peut grandement s’améliorer s’ils parviennent à se libérer un peu de leur personnalité. L’idée peut être un peu dérangeante parce que les gens ont tendance à s’identifier à leur personnalité, à dire “je suis comme ça”, mais ce n’est pas vrai. La personnalité, c’est un peu comme une paire de lunettes déformantes qui nous amènent à nous voir nous-mêmes, à voir les autres et à voir le monde de manière biaisée. »
Il raconte son propre cas, à titre d’exemple. « Au coeur de ma personnalité, il y a une problématique de peur. Pendant très longtemps, j’avais une sorte de filtre devant les yeux qui m’amenait à voir les dangers un peu partout. »
« C’était très bien pour anticiper les problèmes dans une situation, mais je ne réalisais pas simplement que j’avais une attention sélective : je ne voyais pas la réalité exactement telle qu’elle était, je mettais mon attention sur les dangers, les risques, les problèmes. Ce qui me faisait voir le monde comme étant dangereux et qui m’amenait à m’adapter en conséquence. »
Ses peurs l’empêchaient d’être luimême, allant jusqu’à conditionner son choix d’études et de profession, il y a 30 ans. « Je voulais devenir expertcomptable. J’avais choisi ça parce que j’avais peur des gens. Je m’étais dit : je vais être dans un bureau, tranquille, avec des calculs à faire. Évidemment, j’ai réalisé, une fois en poste, que ce n’était pas ce que je voulais. »
ÉCOUTER SON COEUR
Finalement, ce qui l’attirait, c’était les gens, même si c’était paradoxal. « Il a fallu que je me libère de mes peurs pour écouter mon coeur et finalement faire ce que j’aimais dans la vie. »
Il a vécu une crise pendant laquelle il était très déprimé et n’en menait pas large. « Une fois que j’ai touché le fond du gouffre, je me suis enfin autorisé à écouter mon coeur. Comme j’avais tout perdu, je n’avais plus rien à perdre. Je n’avais plus de problématique d’image. J’avais fait le deuil du regard de l’autre. Je me suis autorisé à écouter mes envies profondes. Ç’a été salutaire pour moi. »
Rares sont les gens, dit-il, qui se posent des questions, jeunes, et se demandent assez tôt qui ils sont et ce qu’ils souhaitent véritablement dans la vie. « La plupart des gens se retrouvent assez vite sur des rails, sur un chemin tout tracé. Ils peuvent y rester des années. Mais si on ne se pose pas ces questions, elles reviennent, sous forme de crises. »