Le Journal de Quebec

Saveur amère

- STÉPHANE CADORETTE Stephane.cadorette@ quebecorme­dia.com

KANSAS CITY | Les Rams représente­ront la conférence nationale au Super Bowl après avoir disputé un solide match défensivem­ent, en plus de faire tout juste le nécessaire à l’attaque. Mais malgré un duel enlevant face aux Saints, ce sont les officiels qui ont volé le spectacle.

Soyons clairs d’emblée, les Rams méritent leur billet pour Atlanta, le 3 février, après ce triomphe de 26-23. Ils l’ont emporté dans le bruit assourdiss­ant du Superdome et le jeune quart-arrière Jared Goff a transporté les siens, malgré un jeu au sol déficient.

Bravo, donc ! Sauf que pour en arriver là, ils ont eu besoin de l’un des pires non-appels de punition dans l’histoire de la NFL, sur un troisième essai critique des Saints, qui les a forcés à se contenter d’un placement en fin de match.

Certaines décisions des arbitres sont discutable­s, mais se prêtent au débat. Dans ce cas-ci, l’obstructio­n du demi de coin Nickell Robey-coleman sur le receveur Tommylee Lewis est tellement flagrante que le seul débat imaginable est de déterminer s’il doit être pénalisé pour interféren­ce, casque à casque, rudesse inutile ou toutes ces réponses ! Oui, c’était à ce point !

Si les Saints avaient pu conserver le ballon, l’histoire serait probableme­nt différente. Après coup, l’entraîneur-chef Sean Payton a affirmé que le bureau de la ligue avait admis qu’il s’agissait d’une erreur. Quant à Robey-coleman, il n’a même pas tenté de se défiler. « Oui, j’étais battu, je suis arrivé trop tard et je voulais juste sauver le touché », a-t-il déclaré après le match. Pas besoin d’en dire plus !

Maintenant, comment remédier à la situation ? Les situations d’interféren­ce ne sont pas admissible­s pour les challenges d’entraîneur­s. Sean Payton, qui siège au comité de compétitio­n de la NFL, se pointera sans doute à sa prochaine réunion avec quelques idées… La reprise vidéo devra impérative­ment être autorisée. Les excuses de la ligue n’effaceront pas cette honte calamiteus­e.

Pour trop de gens, cette bourde zébrée portera ombrage au mérite qui revient néanmoins aux Rams. Ils ont comblé un déficit de 13-0. Leur défensive, en début de match, a limité les Saints à deux placements, dans ce qui s’avère l’un des moments clés.

Sur leur dernière série offensive au quatrième quart, ils ont franchi 45 verges en seulement 1 min 26 s pour réussir le placement qui a forcé la prolongati­on. Et en surtemps, l’intercepti­on de John Johnson, réalisée grâce à la pression forcée par Dante Fowler, personne ne l’a volée.

Dommage, très dommage que les officiels aient joué un rôle aussi grand. Mais les Rams ont provoqué leurs succès en faisant paraître Drew Brees comme un quart-arrière ordinaire. Goff a réussi les jeux que le vétéran n’a pas su faire, en complétant des passes critiques avec la pression dans le visage en prolongati­on.

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