Labeaume doit se ressaisir
Dans une série de projets majeurs au fil des ans, le maire Labeaume a pris maintes fois le bâton de pèlerin pour s’assurer de leur succès. Pour le tramway, son plus grand legs, étonnamment, il agit comme si ce ne sera pas le cas.
Pour une rare fois, le maire de Québec n’a pas cru bon de rencontrer les journalistes avant la séance du conseil municipal, incidemment la première de 2019. Il voulait laisser toute la place à Rémy Normand, qui a enfin annoncé un plan de communication pour le projet de transport structurant de Québec.
Depuis son arrivée en politique municipale, M. Labeaume n’a pourtant jamais fait dans le partage de visibilité. À peu près toute la stratégie de communication a été centrée, depuis 2007, sur la personnalité du maire, et ce, avec succès.
POIDS PAYANT
Le poids politique qu’a ainsi pu générer M. Labeaume s’est avéré payant. Il a pu attirer d’importants investissements sur le territoire de sa ville, de la part des gouvernements supérieurs.
On n’a qu’à penser au projet d’amphithéâtre, autour duquel il est parvenu à susciter l’adhésion dans la région.
Dans le cas du tramway, il est parvenu à remplir l’objectif du financement, en ralliant tous les partis provinciaux derrière le projet. Le fédéral s’en vient. Mais le dossier n’en est encore qu’à ses balbutiements pour ce qui est de son déploiement.
Remarquez bien, M. Labeaume est loin d’avoir été un bon communicateur dans le cas du tramway. Il a lui-même semé la confusion et a refusé trop souvent de s’expliquer sur les choix.
Mais reste qu’il a démontré dans le passé qu’il pouvait se ressaisir. Comment peut-il penser susciter l’adhésion la plus forte si, en tant que maire, il prend ses distances du projet?
Quant au plan de communication, la stratégie annoncée hier rappelle celle qu’a mise en place Daniel Gélinas pour remettre les fêtes du 400e sur les rails, en 2008. Il rencontrait les médias régulièrement pour faire le point. Cette façon de faire a permis d’instaurer un climat de confiance avec les médias et de faire tourner le vent dans la bonne direction.
Pour parvenir à un tel résultat, l’ambassadeur le plus solide et le plus convaincant doit toutefois se situer au coeur de l’action. M. Labeaume doit reprendre son bâton de pèlerin.