Le CCIQ demande à Québec d’en faire plus
Le président du Centre culturel islamique de Québec (CCIQ), au nom des six veuves de la tuerie de la mosquée, demande au gouvernement Legault d’aller au-delà de l’enregistrement des armes à feu, en mettant en place des mesures plus sévères pour régir l’accès au permis de port d’armes.
Boufeldja Benabdallah, président et cofondateur du CCIQ, a fait parvenir au cours des derniers jours une lettre au premier ministre François Legault pour l’interpeller sur le contrôle des armes à feu.
À quelques jours du deuxième anniversaire de la tragédie qui a tué six fidèles du Centre, le leader musulman souhaite que Québec se penche sur les antécédents des détenteurs de permis d’armes.
« Comme vous le savez sans doute, le tueur du 29 janvier 2017 avait des antécédents liés à des troubles mentaux, mais la Sûreté du Québec n’avait pas effectué de vérifications quant à ceux-ci, et les proches d’alexandre Bissonnette ne les avaient pas signalés aux autorités », souligne M. Benabdallah.
PRÉVENTION ET SENSIBILISATION
Appelant à « la vérification systématique des antécédents », le président du Centre culturel islamique invite aussi à la sensibilisation du public sur la question.
Selon lui, si quelqu’un avait sonné l’alarme au sujet d’alexandre Bissonnette, peutêtre aurait-on pu éviter la tuerie.
« Si les policiers avaient été alertés des antécédents de Bissonnette et qu’une enquête avait révélé un risque pour la sécurité publique, ils auraient pu entamer la prochaine démarche, soit la saisie préventive des armes à feu en sa possession », déplore Boufeldja Benabdallah.
Questionné sur les propos de ce dernier lors de sa visite à l’élysée, François Legault a précisé n’avoir pas l’intention de légiférer davantage.
« On n’a pas de projet de loi, de nouveau projet de loi en tête », a indiqué le premier ministre.
M. Legault entend toutefois « faire respecter » la nouvelle Loi sur l’immatriculation des armes à feu, qui est entrée en vigueur le 29 janvier 2018.
Et, comme le suggère le président du CCIQ, François Legault souhaite lui aussi que le gouvernement en fasse davantage en matière de sensibilisation.
« Il y a des gestes de prévention qui vont être posés », a assuré le premier ministre, qui promet d’être présent lors de la commémoration du deuxième anniversaire de l’attentat, dans quelques jours.