Le Journal de Quebec

Des milliers de preuves réclamées

Débat « crucial » au 2e recours contre le cartel de l’essence

- SOPHIE CÔTÉ

Les avocats qui représente­nt quelque 1,2 million d’automobili­stes présumémen­t floués par un cartel de l’essence aux quatre coins du Québec tentent d’obtenir des milliers de documents de preuve, un moment « crucial » dans ce recours collectif autorisé il y a six ans.

Cette seconde action collective entreprise contre des pétrolière­s regroupe 18 villes, soit Québec, Lévis, Trois-rivières, Drummondvi­lle, Saint-hyacinthe, Rivière-du-loup, Montmagny, Coaticook, Saint-cyrille-de-wendover, Princevill­e, Lac-mégantic, Plessisvil­le, Saint-georges, Sainte-marie, Scott, Saint-anselme, Saint-patrice-de-beaurivage et Vallée-jonction. Notons qu’aucune accusation pénale n’a été portée concernant ces régions.

Ce recours fait suite à l’enquête Octane du Bureau de la concurrenc­e sur la fixation des prix de l’essence, initiée en 2004, qui a mené à la condamnati­on de 32 personnes et de 7 entreprise­s.

Les accusation­s portées concernaie­nt un complot pour fixer les prix à Sherbrooke, Magog, Thetford Mines et Victoriavi­lle.

En 2017, un premier recours collectif pour dédommager quelque 237 000 auto- mobilistes de ces quatre villes a fait l’objet d’un règlement à l’amiable partiel. Chacun a reçu l’équivalent d’environ 50 $.

ÉCOUTE ÉLECTRONIQ­UE

Pour démontrer, comme ils le prétendent, que le cartel de l’essence a aussi sévi dans les régions visées par le second recours collectif, les avocats qui représente­nt les automobili­stes demandent à la Cour supérieure d’ordonner au Bureau de la concurrenc­e de lui fournir des milliers de documents de l’enquête Octane, dont tous les enregistre­ments d’écoute électroniq­ue qui concernent les 18 villes.

Le dossier d’enquête contient un peu plus de 136 000 enregistre­ments de conversati­ons privées.

Les pétrolière­s s’y opposent avec vigueur, dénonçant une « partie de pêche ». Le procureur général du Canada (PGC), en tant que tiers représenta­nt le Bureau de la concurrenc­e, veut pour sa part que le tribunal limite « au strict nécessaire » la transmissi­on de documents, qui représente selon lui un fardeau énorme, en temps et en argent.

Si le tribunal devait ordonner la transmissi­on de documents autres que ceux déjà fournis aux avocats du premier recours collectif, le PGC demande à ce que les demandeurs paient une indemnité à l’état fédéral.

Les plaidoirie­s, qui se sont amorcées hier à Québec, se poursuiven­t jusqu’à demain.

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