Au coeur des Balkans (1)
Croyez-moi, cher lecteur, si je dis que je vous retrouve avec un immense plaisir après quelques semaines de vacances.
Pendant le congé des Fêtes, j’avais proposé à ma fille de 17 ans de partir en Europe avec moi.
Je voulais découvrir un coin de l’europe que je ne connaissais pas.
Nous rentrons tout juste d’un fascinant périple dans les Balkans.
PLONGÉE
Nous avons visité cinq pays qui étaient jadis des républiques de la Yougoslavie : la Bosnie-herzégovine, la Croatie, le Monténégro, la Macédoine et la Serbie.
Nous sommes aussi allés au Kosovo, le plus jeune pays au monde, né en 2008, qui était auparavant une province de la Serbie.
On a également visité l’albanie, l’un des pays les plus fermés du monde jusqu’à la chute du régime communiste, un peu comme la Corée du Nord d’aujourd’hui, de même que la Bulgarie, peut-être le pays le plus soumis à L’URSS pendant la guerre froide.
Huit pays, cela peut sembler beaucoup, mais les distances sont ridicules selon nos standards.
J’ai le goût de vous en parler en toute simplicité. Appelons cela des carnets de voyage.
Évidemment, s’il survient quelque chose de majeur dans l’actualité, j’interromprai ma série pour la reprendre plus tard.
On dit « les Balkans », mais chaque pays a sa personnalité propre aux plans historique, culturel, politique… et même gastronomique et vinicole.
Les Croates disent qu’ils parlent croate. Les Bosniaques disent qu’ils parlent bosniaque. Les Serbes disent qu’ils parlent serbe.
En réalité, ils parlent la même langue à 98 % : le serbo-croate, avec des différences d’accents et quelques mots locaux.
Les Serbes, cependant, utilisent l’alphabet cyrillique, alors que Bosniaques et Croates utilisent notre alphabet latin.
Les Albanais parlent une langue distincte. Les Bulgares aussi. Le macédonien se rapproche du bulgare.
Dans tous ces pays, il y a un incroyable fourmillement de minorités ethnoculturelles qui se sentent souvent plus proches de leur groupe dans le pays voisin que de leur propre État national.
Les Bosniaques sont majoritairement musulmans, les Croates surtout catholiques et les Serbes principalement orthodoxes.
À cheval entre l’est et l’ouest, ces sociétés slaves furent successivement, pour schématiser, sous domination grecque, romaine, ottomane, puis furent indépendantes, tombèrent ensuite sous le joug communiste, puis vivent aujourd’hui la transition vers l’économie de marché et la démocratie à partis multiples.
Mettez tout ça ensemble et imaginez la complexité…
C’est une région du monde où Vladimir Poutine est immensément populaire. Vous avez dit « dépaysement » ?
DÉPAYSEMENT
Les traces de l’atroce guerre civile qui fit éclater la Yougoslavie au début des années 1990 sont partout, tant dans les édifices balafrés ou éventrés que dans les conversations des gens.
C’est une région du monde où Vladimir Poutine est immensément populaire. Vous avez dit « dépaysement » ?
J’ai aussi découvert les charmes du tourisme d’hiver : des températures clémentes en comparaison des nôtres, peu de touristes, des prix ridicules et aucun besoin de réserver d’avance.
Nous avons improvisé au fil des jours. J’espère que ma série vous plaira.